L’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) vient de publier, avec un large réseau de partenaires, le rapport annuel sur l’état du climat mondial en 2019. Il met en évidence l’augmentation des impacts mondiaux liés au changement climatique, en particulier concernant la hausse de la faim et des effets sanitaires.
2019 est bien la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée, derrière 2015. « Les années 2015 à 2019 sont les cinq années les plus chaudes jamais enregistrées, et la décennie 2010–2019 est la plus chaude jamais observée, complète l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM). Chaque décennie successive depuis 1980 a été plus chaude que toutes celles qui l’ont précédée depuis 1850 ». La nouvelle décennie commence mal : le mois de janvier 2020 a été le plus chaud jamais enregistré et les concentrations de gaz à effet de serre atteignent de nouveaux records.
Des effets mondiaux de plus en plus graves
Sur l’année 2019, la température moyenne annuelle a été supérieure de 1,1°C aux niveaux préindustriels. Mais la température est loin d’être le seul indicateur du changement climatique en cours. Les inlandsis et les glaciers continuent de fondre. Le niveau de la mer monte de plus en plus vite et atteint sa valeur la plus élevée depuis le début des mesures. La chaleur océanique bat de nouveaux records et des vagues de chaleur marine étendues ont été observées.
Aucun continent n’a été épargné par les phénomènes météorologiques extrêmes comme les vagues de chaleur, les sécheresses et les inondations. De plus en plus de personnes sont exposées au stress thermique, à l’insécurité alimentaire et à de graves pénuries d’eau. Les cyclones tropicaux ont frappé les Bahamas, le Japon et le Mozambique. Les feux de forêt ont touché jusqu’à l’Arctique et ont été particulièrement intenses en Amazonie, puis en Indonésie et en Australie.
La faim repart à la hausse
Après une décennie de diminution constante, la faim augmente à nouveau. 821,6 millions de personnes en ont ainsi souffert en 2018. C’est 10 millions de plus qu’en 2017. « Cette année-là, la variabilité du climat et les extrêmes météorologiques ont constitué un facteur aggravant, de même que les chocs économiques et les conflits, dans 26 des 33 pays touchés par des crises alimentaires, analyse l’OMM. Ils sont même le principal facteur des crises alimentaires dans 12 de ces 26 pays. »
Certains pays de la Corne de l’Afrique voient se détériorer leur sécurité alimentaire. En cause : les chaleurs extrêmes, les déplacements de population, les conflits et la violence. Fin 2019, environ 22,2 millions de personnes y étaient en situation de grave insécurité alimentaire. En 2020, la situation s’aggrave avec une invasion massive de criquets pèlerins dans la Corne de l’Afrique à cause de précipitations particulièrement intenses à la fin de l’année. C’est la pire invasion depuis plus de 25 ans dans la région, et la plus grave au Kenya ces 70 dernières années.
Des effets sanitaires qui s’accentuent
En 2019, les records de températures estivales en Australie, en Inde, au Japon et en Europe ont impacté les populations. « Au Japon, une vague de chaleur intense a fait plus de 100 morts et nécessité 18 000 hospitalisations, partage l’OMM. En France, on a enregistré plus de 20 000 consultations aux urgences pour des maladies liées à la chaleur entre juin et la mi-septembre. Lors de deux grandes canicules estivales, 1 462 décès ont été recensés au total dans les régions touchées de ce pays. »
La transmission du virus de la dengue par le moustique de l’espèce Aedes continue sa progression. Désormais, environ la moitié de la population mondiale est exposée à un risque d’infection. « En 2019, une forte augmentation des cas de dengue a été observée à l’échelle mondiale », fait savoir l’OMM.
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