Décryptage

Nouveau rapport d’Ambassade : les nanotechnologies dans les pays nordiques

Posté le 23 mars 2010
par La rédaction
dans Chimie et Biotech

Où en est le développement des nanosciences et des nanotechnologies dans les pays du Nord de l'Europe ? Comment sont elles perçues par la société ? A l'heure où la France se saisit du sujet, un nouveau rapport d'ambassade fait le point sur la politique des pays nordiques en la matière.

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/62418.htm

 

En quelques décennies, les pays nordiques ont créé une économie de la connaissance, dont le développement et la compétitivité reposent sur des objectifs de créativité et d’innovation technologique des sociétés nordiques. Avec 3,63 % de son PIB consacré à la recherche et au développement, la Suède est le pays de l’OCDE qui investit le plus massivement dans la R&D, suivi par la Finlande avec 3,47 % de son PIB.

Ces acteurs ont assez logiquement compris très tôt l’immense potentiel ouvert par les nanosciences et ne veulent pas manquer la « révolution » des nanotechnologies. Les produits contenant des nanomatériaux sont déjà présents sur le marché et les nanoparticules manufacturées, qui peuvent être métalliques, céramiques, des fullerènes (un des types de nanoparticules les plus connus), des nanotubes, parmi lesquels les tubes de carbone, se répandent de plus en plus autour de nous. Les nanomatériaux ne sont d’ailleurs pas qu’un phénomène nouveau puisque nous respirons déjà chaque jour de nombreuses nanoparticules comme le noir de carbone, utilisé de longue date dans les pneumatiques, et comme les particules qui sont créées dans les processus de combustion depuis qu’ils sont utilisés industriellement.

Cependant, comme dans tous les autres pays, les interrogations sont nombreuses sur les risques que font courir les nanomatériaux aux hommes et à l’environnement ainsi que sur les enjeux éthiques. La perspective d’un nouveau problème de santé publique comparable à celui de l’amiante est présente à tous les niveaux. Malgré l’insistance des organismes publics nordiques impliqués dans le domaine du « nano » qui soulignent le besoin d’une meilleure connaissance de ces dangers, ces derniers sont encore mal connus.

En France, sur le modèle du Grenelle de l’environnement, un débat public a été lancé, pour regrouper tous les acteurs du domaine des nanotechnologies et les représentants de la société civile de façon à les faire dialoguer autour des risques qui accompagnent ces technologies.

Moins passionné qu’en France, il existe bien un débat animé dans les pays nordiques autour du développement des nanotechnologies. Ces pays ont l’habitude d’une démarche consensuelle qui repose sur la confiance du grand public. Celui-ci semble assez pragmatique et garde à l’esprit le fait que les nanotechnologies ne représentent pas seulement un important intérêt économique pour les entreprises mais également un réel espoir pour chacun, dans les domaines médicaux et environnementaux par exemple. Les Suédois, comme leurs voisins nordiques, paraissent confiants dans la capacité des pouvoirs publics, mais aussi des entreprises, à prendre les mesures nécessaires et à voir le principe de précaution s’appliquer.

L’attitude adoptée face au développement rapide du secteur des nanotechnologies demeure cependant hétérogène dans la région. S’il ne prétend pas à l’exhaustivité, ce rapport propose quelques clés pour comprendre ces spécificités nordiques.
Ce qui ressort des différentes études et rapports publiés sur les nanotechnologies, c’est avant tout la nécessité de développer une expertise scientifique qui permettra de lever les incertitudes sur les risques et d’adopter les mesures de contrôle qui conviennent. Les pays nordiques se basent sur une coopération internationale intense pour réaliser l’immense chantier que représente l’exploration des nouvelles propriétés des nanomatériaux et des conséquences qu’ils peuvent avoir sur la santé et l’environnement tout au long de leur cycle de vie.

Il existe une intense activité des ministères responsables, ainsi que de divers organismes publics ou des agences de recherche impliqués dans le domaine des nanotechnologies, pour prévenir les risques liés à ces technologies. Le dialogue entre les acteurs économiques, les scientifiques, les autorités et le public est justement une démarche courante dans le modèle nordique. De ces mécanismes de concertation, il ressort certaines propositions pour encadrer l’essor des technologies avec les principales précautions suivantes :

Ainsi, les pays nordiques se positionnent-ils pour saisir les opportunités de nouveaux marchés représentées par les nanotechnologies. Pour autant, les différents acteurs se prononcent aux niveaux national, européen et international en faveur de l’élaboration d’une réglementation pertinente et responsable.

 

Pour en savoir plus : http://www.bulletins-electroniques.com

Source : Ambassade de France en Suède

Rédacteur : Antoine BAUDOIN, Antoine.BAUDOIN@diplomatie.gouv.fr, sciences@ambafrance-se.org

Origine : BE Suède numéro 12 (2/03/2010) – Ambassade de France en Suède / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/62418.htm

Dossier Techniques de l’Ingénieur : Nanotechnologies : quel potentiel, quelles limites ?

Le guide 2010 des nanotechnologies

Téléchargez gratuitement ce rapport au format pdf : http://www.bulletins-electroniques.com/rapports/smm10_003.htm