Des scientifiques britanniques ont démontré que deux réseaux de gènes jouaient un rôle important dans nos capacités cognitives.
Ces travaux partaient d’une base connue, comme le rappelle Michael R. Johnson, scientifique à l’Imperial College de London : « nous savons que la génétique joue un rôle dans l’intelligence ». Mais nous ignorions lesquels participaient à nos performances cognitives ni dans quelle mesure ils interagissaient entre eux.
Désormais, si l’on en croit l’étude qu’a publiée l’équipe menée par Michael R. Johnson dans la revue anglaise Nature Neuroscience, deux réseaux de gènes appelés M1 et M3 ont été identifié. Ces deux réseaux de gènes contiennent respectivement un millier et 150 gènes et sont employés constamment lors de nos activités. Ils déterminent en partie notre mémoire, notre attention, notre faculté à nous adapter, à raisonner, mais aussi notre rapidité de compréhension. Il s’avère également que ces groupes de gènes peuvent se détériorer avec le temps – ce que l’on appelle des mutations – et être à l’origine de maladies neuronales telles que l’autisme, la schizophrénie ou encore l’épilepsie. La question du rôle exact joué par chaque réseau reste toutefois à élucider.
Pour parvenir à la conclusion que M1 et M3 étaient impliqués dans l’intelligence, les chercheurs anglais ont étudié des échantillons de cerveaux de patients atteints d’épilepsie. C’est-à-dire qu’ils ont analysé des milliers de gènes sous toutes leurs coutures. Ils ont ensuite confronté leurs résultats avec ceux d’individus sains ayant effectué des tests de quotient intellectuel ainsi qu’à ceux atteints de troubles neurologiques (« troubles du spectre autistique, déficience mentale »). C’est à ce moment qu’est intervenue une aide informatique puisque toutes les données récoltées ont été analysées par ce biais ce qui a permis de découvrir que les gènes impliqués dans nos performances cognitives l’étaient également lorsque les gènes étaient altérés.
Michael R. Johnson s’est dit excité par les perspectives promises par cette découverte. Pourquoi ne pas, dans le futur, modifier ou manipuler ces groupes de gènes afin d’améliorer nos capacités cognitives, voire de soigner les gènes à l’origine de troubles neurologiques. Tout en restant prudent, « il ne s’agit pour le moment que d’une possibilité théorique ». D’autres travaux viendront sans doute compléter les compétences actuelles et confirmer ou infirmer cette hypothèse.
Par Sébastien Tribot
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