L'hydrogène peine à trouver sa place dans la transition énergétique française. Pour aider les premiers déploiements de l'hydrogène dans l'industrie, la mobilité et l'énergie, Nicolas Hulot présente un plan doté de 100 millions d'euros dès 2019.
La filière française de l’hydrogène compte des acteurs de premier plan sur toute la chaîne de valeur. Par ailleurs, l’industrie française utilise déjà près d’un million de tonne d’hydrogène pour ses procédés. Produit principalement par vaporeformage du gaz naturel ou gazéification du charbon, l’hydrogène représente près de 3 % des émissions de CO2 en France et près de 26% des émissions du secteur de l’industrie française.
Le premier axe du plan de Nicolas Hulot est donc de développer l’électrolyse de l’eau pour « créer une filière industrielle décarbonée ». Cela comprend aussi bien l’électrolyse faite à partir d’électricité d’origine renouvelable que nucléaire. L’objectif est notamment de passer d’une part d’hydrogène décarboné de 5,5 % à 10 % en 2023 et entre 20 et 40 % en 2028.
Stocker l’hydrogène
Le stockage de l’électricité sous forme d’hydrogène intéresse le gouvernement à deux titres. D’un côté, pour le stockage inter-saisonnier des énergies renouvelables intermittentes sous forme de gaz. De l’autre, pour valoriser sous forme d’hydrogène le surplus de production des énergies renouvelables intermittentes.
À ce titre, Nicolas Hulot veut lancer rapidement des expérimentations dans les territoires isolés. Par ailleurs, il charge EDF et l’ADEME d’identifier le potentiel du stockage par hydrogène pour chaque zone non interconnectée.
Des transports zéro émissions
Enfin, le plan veut développer des solutions zéro émission pour les transports routiers, ferrés et fluviaux. La priorité sera donnée au déploiement des flottes professionnelles captives. D’ici 2023, l’objectif est de déployer 5.000 véhicules utilitaires légers. Ils seront alimentés par 100 stations à hydrogène. En 2028, entre 20.000 et 50.000 véhicules utilitaires légers devraient être alimentés par 400 à 1.000 stations.
Des appels à manifestation d’intérêt seront lancés pour développer les véhicules lourds : bus, camions, trains et bateaux. Les objectifs s’élèvent à 200 véhicules lourds en 2023 et entre 800 et 2.000 en 2028.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
C’est du grand n’importe quoi. Entre la surconsommation électrique pour produire de l’hydrogène et les risques explosifs de ce gaz qui diffuse à peu près dans n’importe quelle paroi. Je pense qu’il faut oublier cette question Hulotesque.
Je pense au contraire que l’objectif est de transformer les actuelles centrales nucléaires en usines de production d’hydrogène (l’eau est déjà sur place) pour les sortir de la statistique de production d’électricité. Ceci afin d’atteindre le seuil de l’accord de Paris qui ramène la part du nucléaire à moins de 50% sans fermer une seule centrale.
L’industrie française consomme environ 1 million de tonnes d’hydrogène par an.
Il faut environ 50 kWh pour produire 1 kg d’hydrogène (ça varie un peu bien sûr avec la technologie d’électrolyse à froid utilisée, mais c’est un bon ordre de grandeur).
Pour produire 1 milliard de kg d’hydrogène (1 million de tonnes), il faut donc 50 000 000 000 kWh soit 50 TWh.
Ça représente quand même 11% de la consommation électrique totale du pays. On peut aussi l’exprimer en disant que ça correspond en gros à 4 EPR tournant à plein régime toute l’année, ça donne une bonne idée de la chose.
En ne prenant que 10% de ces 50 TWh, j’ai aussi essayé de les exprimer en km² de panneaux solaires et en nombre d’éoliennes, mais j’avoue que je me suis perdu dans les calculs (la centrale solaire de Cestas, 2,6 km² de capteurs, ne produit que 350 GWh par an) et de toute façon, après 10^24 (yotta), il n’y a même plus de préfixe grec pour qualifier le nombre.
Je ne peux qu’être favorable à une production d’hydrogène décarbonée. Mais alors, M. le Ministre, construisez des EPR. Pas des moulins à vent ni des capteurs solaires.
C’est toujours la même chose, tant qu’on a pas chiffré au moins grossièrement pour se faire une idée concrète de ce que ça représente, on peut dire n’importe quoi.
N’est-ce pas, M. le Ministre qui cherche désespérément à trouver une utilisation à ces renouvelables inutiles pour lesquels on a déjà gaspillé plus du coût de 10 EPR sans aucun résultat ?
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE