Quelles sont les principales informations du secteur de l'informatique pour le mois de novembre ? Intelligence artificielle, Web du futur, nouveau programme informatique...
L’intelligence artificielle entre dans les systèmes de planification industrielle
L’IPH (Institut de production intégrée de Hanovre, Basse-Saxe) étend son expertise dans l’automatisation : en collaboration avec la Société pour la promotion de la recherche appliquée en informatique (GFaI, Berlin), il souhaite développer dans les deux prochaines années des solutions logicielles pour la planification et l’automatisation intelligente des flux, dans le sens des « Smart Factories » encouragées par le Ministère fédéral de l’enseignement et de la recherche (BMBF).
En collaboration avec des professionnels de la logistique industrielle, il compte ainsi développer un logiciel qui visera à accélérer la planification des flux de production et à les rendre plus fiables.
Après de nombreux autres domaines, l’intelligence artificielle est ainsi appliquée à la conception et à la planification des usines à l’aide de techniques de « data mining » automatisées et liées au contrôle de la production. Pour cela, les ingénieurs et les informaticiens de Hanovre et Berlin souhaitent utiliser un type d’algorithme basé sur les réseaux « bayésiens ».
Un réseau bayésien est en informatique et en statistique un modèle graphique probabiliste représentant des variables aléatoires sous la forme d’un graphe orienté acyclique. Ils servent ainsi à calculer des probabilités conditionnelles. Pour un domaine donné (par exemple médical, ou industriel), on décrit les relations causales entre des variables d’intérêt par un graphe, dans lequel les relations de cause à effet entre les variables ne sont pas déterministes, mais probabilisées. Ainsi, l’observation d’une cause ou de plusieurs causes n’entraîne pas systématiquement l’effet ou les effets qui en dépendent, mais modifie seulement la probabilité de les observer. L’intérêt particulier des réseaux bayésiens est de tenir compte simultanément de connaissances a priori d’experts (dans le graphe) et de l’expérience contenue dans les données.
Les algorithmes seront d’abord développés lors de recherches sur le terrain, sur la base des données logistiques existantes, puis un logiciel pourra générer des modèles de simulation. Des entreprises de la Basse-Saxe, de la Bavière et du Bade-Wurtemberg se sont déjà montré intéressées par une participation, qui reste ouverte à des sociétés allemandes ou étrangères jusqu’à la fin de la première phase en octobre 2014.
Ce projet de recherche illustre un des thèmes phares du CeBIT 2012 qui présentait les systèmes « cyber-physiques », c’est-à-dire l’innovation dans l’interconnexion du Cloud computing, des logiciels et des objets physiques (équipements de production, infrastructures, capteurs) comme l’avènement de la quatrième révolution industrielle.
Source : www.bulletins-electroniques
La société Fraunhofer et l’Université de Southampton explorent ensemble le web du futur
La Société Fraunhofer et l’Université de Southampton (Royaume-Uni) ont lancé le 19 novembre 2012 un partenariat de recherche stratégique sur le thème de la science de l’internet, ou « Web Science ». L’objectif est de développer de nouveaux services et technologies pour le World Wide Web. La Société Fraunhofer s’implique dans la coopération par le biais de son institut pour l’analyse et les systèmes d’information intelligents (Fraunhofer IAIS, Sankt Augustin, Rhénanie du Nord-Westphalie) et l’institut pour les systèmes de communication ouverts (Fraunhofer FOKUS, Berlin).
« Avec l’Université de Southampton, nous gagnons un partenaire de premier plan dans la recherche sur l’Internet. Son expertise de longue date sur le plan théorique sera connectée aux capacités de recherche appliquée des instituts Fraunhofer dans le but de développer des solutions d’information et de communication intelligentes », explique Ulrich Buller, directeur de recherche de la Société Fraunhofer et président de sa filiale britannique, la Limited Fraunhofer UK Research.
L’équipe des partenaires scientifiques concentrera son projet de recherche conjoint autour de cinq priorités :
– le domaine de l' »Open Data », dans lequel sera étudié comment les données accessibles au public, telles que dans le commerce électronique et l’administration en ligne, peuvent être utilisées plus efficacement.
– Le « Web Observatoire », qui traitera de l’identification des informations sur Internet et de leurs traitements, afin d’analyser des phénomènes (économiques, politiques, etc.) et prédire des tendances.
– La section « collaboration sociale et crowdsourcing », qui analysera le thème de la collaboration collective et plus particulièrement comment les plateformes numériques ouvertes permettent à de nouveaux concepts, ou des idées innovantes, d’émerger.
– Le champ des « objets web dynamiques », qui a pour objectif de mieux comprendre la nature, le comportement et le cycle de vie des objets multimédias dynamiques, afin de les rendre disponibles pour les organisations.
– Enfin le thème « Services Internet », où il s’agira de développer de nouveaux services numériques de confiance qui améliorent la circulation de l’information au sein des organisations.
Du côté de l’Université de Southampton seront mis à contribution Dame Wendy Hall et Nigel Shadbold, reconnus internationalement dans ce domaine de recherche. Des liens étroits sont également visés avec Sir Timothy Berners-Lee, considéré comme un des inventeurs du World Wide Web, et également titulaire d’une chaire à l’Université de Southampton. Les deux instituts Fraunhofer engagés dans la coopération développent quant à eux depuis de nombreuses années des systèmes d’information, de communication et d’administration en ligne, pour les entreprises industrielles et les organismes publics.
Source : www.bulletins-electroniques
Un Français à la tête d’un nouveau programme sur la sécurité informatique
Octobre 2012, dans l’Est des Etats-Unis, alors que dans les quatre coins du pays l’on célèbre le Mois National pour la Sensibilisation à la Cybersécurité, l’Université du Maryland, College Park, nomme à la tête de son tout nouveau programme éducatif sur les enjeux de la sécurité informatique un Français, Michel Cukier. Ce professeur spécialisé dans la cybersécurité et la sûreté de fonctionnement, est arrivé aux Etats-Unis en 1996 à l’occasion d’un poste de post-doctorant à l’Université de l’Illinois, Urbana-Champaign. En 2001, il rejoint l’Université du Maryland pour devenir professeur assistant, puis est promu en juillet 2008 professeur associé. Onze ans plus tard, il est choisi par cette même université pour diriger un nouveau programme éducatif basé autour de la cybersécurité, le programme ACES pour « Expérience Avancée sur la Cybersécurité pour les Etudiants ». Ce programme vise à offrir aux étudiants la possibilité d’étendre leurs compétences dans le domaine de la sécurité informatique avec une formation large et un accès à de multiples outils et ressources. Nous vous proposons donc de faire un retour sur cette nomination et d’en savoir plus sur ce programme. Propos recueillis en entretien téléphonique par Thomas Debacker.
M. Cukier, vous venez d’être nommé en tant que premier directeur du tout nouveau programme ACES, qu’est-ce cela représente pour vous de prendre les commandes d’un tel programme aux Etats-Unis ?
Michel Cukier : C’est d’abord un grand honneur que m’a fait l’Université du Maryland en me nommant directeur d’ACES. C’est ensuite une importante responsabilité. Avec l’équipe que nous sommes en train de composer, nous souhaitons essayer d’élargir la vision de la sécurité informatique. L’idée sur laquelle je souhaite avancer est que ce domaine a une forte composante multidisciplinaire. Nous souhaitons aussi disposer d’un panel large d’étudiants issus de différents milieux et de formations diverses. Notre but est de former la nouvelle génération de « leaders » en sécurité informatique. En plus des compétences techniques, nous développerons une formation pour que ces étudiants puissent posséder les compétences d’analyse et de réflexion les plus appropriées possibles pour faire face aux nouveaux challenges posés par la sécurité informatique.
Pouvez-vous nous en dire plus sur ce programme ?
Michel Cukier : Il existe beaucoup de programmes au niveau graduate (ndlr : études au delà de la licence) que ce soit des Masters, des thèses ou des programmes professionnalisants autour de la sécurité informatique. C’est cependant beaucoup plus compliqué pour des étudiants « undergraduate » (ndlr : équivalent du premier cycle universitaire en France). Il existe encore à l’heure actuelle de grandes discussions sur ce qui devrait leur être enseigné à ce niveau, sur ce que couvre la sécurité informatique ainsi que sur les disciplines couvertes. Est-ce une discipline à part entière ? Certains chercheurs avancent le fait qu’il n’y ait pas de sciences en sécurité informatique. Il est donc difficile de savoir comment enseigner à des étudiants sortants du lycée ce qu’est la sécurité informatique et surtout leur enseigner que c’est autre chose que du hacking. C’est une problématique plus complexe.
Le premier avantage conséquent de ce programme, c’est qu’il est lié au Honors College. Au niveau de l’Université du Maryland, le Honors College accueille les 1000 meilleurs étudiants de l’université chaque année (pour un cycle de 4 ans et un total de 4000 étudiants). Nous avons donc à disposition un vivier exceptionnel de candidats auprès desquels nous pouvons activement recruter et convaincre de suivre le programme.
Le second avantage de ce programme, c’est que je suis convaincu que le domaine est multidisciplinaire. La vision actuelle met en avant un aspect très technique de la cybersécurité. Je souhaite donc sortir de cette idée, de mettre de côté l’aspect purement technique et mettre en avant les aspects du système entier, les aspects humains aussi. Les classes seront donc formées autour de divers discipline comme l’économie, la politique publique, la criminalité ou encore la psychologie.
Nous nous intéressons en ce moment à l’idée de mettre en place un programme d’étude à l’étranger, et nous cherchons notamment à trouver des partenaires en France qui seraient intéressés pour accueillir des groupes d’étudiants durant des classes pour échanger et voir les différences de perception de la cybersécurité et des risques entre les Etats-Unis et la France.
Enfin depuis longtemps, j’attache de l’importance à promouvoir la diversité des étudiants et donc la présence de sous-groupes parfois trop peu représentés dans les domaines scientifiques. C’est quelque chose qui est important si l’on veut résoudre des problèmes complexes car on se rend compte que chacun réagit de façon différente. Nous faisons donc d’importants efforts pour recruter un grand nombre de femmes et de minorités, et faire en sorte qu’ils restent dans le programme.
Etre étranger et être nommé à la direction d’un programme américain, cela n’a-t-il pas une signification forte / particulière ?
Michel Cukier : J’ai effectivement la double nationalité française et allemande. Je suis né au Luxembourg, j’ai grandi en Belgique. Je suis donc très européen. L’Université du Maryland n’a donc pas cherché coûte que coûte un Américain, mais a au contraire accepté de mettre à la tête de ce programme avec beaucoup de visibilité quelqu’un qui n’est pas citoyen américain, quelqu’un avec un accent français pour diriger un programme unique en sécurité informatique. Cela donne une image très positive des Etats-Unis et met en avant une ouverture d’esprit. Cela prouve qu’il est possible aux Etats-Unis, en venant d’Europe, de se faire engager en fonction de ses qualités. Cette nomination surprend d’autant plus certaines personnes du fait du domaine stratégique et sensible qu’est la sécurité informatique.
Votre nomination va-t-elle influencer votre carrière, vos perspectives professionnelles ?
Michel Cukier : Cela change effectivement un peu les choses. Ce sont avant tout des responsabilités en plus qui me sont données, plus de gestion de personnel, budgétaire et la tâche de monter ce programme. Du point de vue de ma carrière, je vais avoir beaucoup plus de choses à faire sur un plan éducatif, là où j’étais jusqu’à maintenant principalement orienté recherche. Je travaille depuis plusieurs années sur le côté multidisciplinaire de la sécurité informatique et sur la diversité, cette nomination donne ainsi un côté légitime qui est formidable.
Avez-vous gardé des liens avec la communauté française ?
Je possède quelques contacts avec la communauté française au sein de l’Université du Maryland, dans les environs de Washington et au niveau de l’Université de l’Illinois où j’ai été post-doctorant. J’ai aussi gardé des contacts avec des personnes en France ou en Belgique. J’espère pouvoir ainsi renforcer les collaborations avec d’autres écoles françaises comme l’ENSI de Bourges ou l’ENSEEIHT á Toulouse pour n’en citer que deux. Si je peux aider à mettre en place des collaborations avec des écoles françaises, travailler avec des industries françaises ou encore donner des chances aux étudiants français de venir étudier aux Etats-Unis, je serais ravi de faire cela.
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