Quelles sont les principales informations du secteur de l'informatique pour le mois de mars ? Un laboratoire consacré aux médias sociaux, le Royaume-Uni pas encore prêt pour l'IPV6 et un logiciel libre pour les robots.
IPv6, le Royaume-Uni n’est pas prêt
Le 6 juin 2012 a été désigné par l’Internet Society « Jour mondial de lancement de l’IPv6 ». A cette date, les principales entreprises de l’Internet adopteront le nouveau système d’adressage IPv6 qui doit remplacer l’IPv4 dont les adresses seront bientôt toutes utilisées. Selon la Brisish Computer Society, à quelques mois de ce changement, la plupart des entreprises britanniques ignorent toujours les enjeux et modalités du passage à l’IPv6.
L’Internet fonctionne actuellement sur un système d’adressage 32 bits, l’IPv4. Ce qui signifie qu’il existe environ 4,3 milliards adresses possibles. Avec l’expansion du nombre de terminaux connectés à Internet, il n’y aura bientôt plus aucune adresse disponible. C’est pourquoi les équipes de l’Internet Engineering Task Force ont mis au point en 1998 le protocole IPv6, censé succéder à l’IPv4. Les adresses en IPv6 sont codées sur 128 bits – soit 3,4×1038 adresses possibles – autrement dit, plus de risque de saturation.
Pour Nigel Titley, responsable de 6UK, l’organisme chargé de la promotion de l’IPv6 au Royaume-Uni, le passage au nouveau protocole est une démarche complexe qui impactera l’ensemble d’une organisation, du fonctionnement de la messagerie à la gestion de la paye : « il y a un certain nombre de différences à considérer entre IPv4 et IPv6 et la transition ne se fera pas d’un simple clic ».
Le principal problème technique est l’incompatibilité entre les protocoles IPv4 et IPv6. Les sites qui passent en IPv6 devront donc conserver une adresse en IPv4 s’ils souhaitent rester accessible à l’ensemble des internautes. Les serveurs DNS (Domain Name Server) qui assurent la correspondance entre l’adresse IPv4 d’un site et son nom de domaine devront également relier ce nom de domaine à une adresse IPv6. Et l’ensemble des intermédiaires dans le réseau, les fournisseurs d’accès et les routeurs, devront également être capables de supporter les deux systèmes d’adressage.
Le passage à l’IPv6 pourrait également poser un problème de sécurité pour les organisations. Dans un rapport publié en juin 2011, la société Gartner notait que les solutions de sécurisation des réseaux IPv6 disponibles sur le marché étaient aujourd’hui en deçà des offres pour l’IPv4.
Le passage à l’IPv6 n’est en rien obligatoire. C’est pourquoi la plupart des organisations ne l’ont toujours pas adopté. Cependant, avec l’expansion d’Internet, via les terminaux mobiles et l’Internet des objets notamment, les entreprises n’auront bientôt plus le choix si elles désirent continuer à se développer. Il reste encore 5 milliards de personnes à connecter au réseau Internet, et cela ne sera pas possible avec l’IPv4.
Avec moins de 5 % de ses sites disponibles en IPv6, le Royaume-Uni se classe en 21e position en termes d’adoption du nouveau protocole. C’est la France qui arrive en tête de ce classement avec près de 60 % des sites prêts pour l’IPv6. Ce résultat est dû aux deux principaux hébergeurs français, Gandi et OVH, qui affectent systématiquement une adresse IPv6 aux sites qui s’enregistrent chez eux.
L’urgence du passage à l’IPv6 est devenue plus tangible encore en février 2011, lorsque l’IANA (Internet Assigned Numbers Authority), organisation sous la tutelle de l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), chargée de l’octroi des adresses IPv4, a distribué ses derniers lots d’adresses aux 5 Registres Internet Régionaux (RIR), eux mêmes chargés ensuite de vendre les adresses aux organisations. Le RIR de la région Asie, l’APNIC, est le premier à avoir vendu tous ses lots en avril 2011. Le RIR de la région Europe, RIPENCC, devrait vendre ses dernières adresses IPv4 d’ici juillet 2012. Enfin selon les prévisions, et dans l’hypothèse où la politique d’assignement des adresses IPv4 reste inchangée, le RIR de la région Afrique, l’AFRINIC, devrait distribuer les dernières adresses IPv4 disponibles en octobre 2014.
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Ouverture du premier laboratoire asiatique consacré aux médias sociaux
Le département d’Electronique et d’Informatique de l’Université de Sciences et Technologies de Hong Kong (HKUST) a inauguré le 15 février 2012 le « HKUST NIE Social Media Laboratory », premier laboratoire asiatique spécialisé dans l’étude des technologies relatives aux médias sociaux. Les médias sociaux occupent actuellement une place très importante sur le web à travers les réseaux sociaux, le partage de vidéo, les blogs ou les podcasts. Les missions de ce nouveau laboratoire seront de développer de futurs systèmes pour ces modes de communication sur le web et de renforcer les partenariats entre le monde de la recherche et le secteur commercial.
Le « HKUST NIE Social Media Laboratory » travaillera en étroite collaboration avec Cyberport, un parc technologique créé par le gouvernement hongkongais et dédié aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Les étudiants pourront ainsi bénéficier d’un soutien technique de la part des entreprises localisées dans le parc technologique. Ils seront aussi encouragés à participer à des formations, des ateliers, des séminaires et des forums afin de suivre les dernières évolutions en matière de technologies numériques. Le laboratoire travaillera également en partenariat avec le géant de la télécommunication » PCCW « .
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Un logiciel libre pour des robots toujours plus intelligents
La conception de logiciels pour robots est une tâche particulièrement complexe qui nécessite de gros investissements. Difficile donc pour de petites structures de se lancer dans ce type d’aventure.
L’Institut National des Sciences et des Techniques Industrielles Avancées (AIST) a créé un ensemble logiciel open-source dénommé « OpenRTC-aist », ouvert à tous les développeurs, permettant de simplifier le développement de robots dits intelligents. OpenRTC-aist constitue une brique d’un grand projet de mise à disposition d’outils pour le développement logiciel de robots, appelé ROBOSSA (ROBOt Software Suite, AIST). Ce projet est financé par le METI (Ministère japonais de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie) et la NEDO (Organisation pour le Développement des Energies Nouvelles et des Technologies Industrielles). OpenRTC-aist complète ainsi la plateforme logicielle OpenRTM-aist (publiée en 2010) et la « toolchain » OpenRTP-aist.
OpenRTC-aist est composé plusieurs modules, remplissant chacun une fonction élémentaire (travailler, se déplacer et communiquer). Ces fonctions sont en effet nécessaires à la fabrication de robots dits intelligents. D’autres fonctions spécifiques aux robots intelligents sont également intégrées à cette plateforme : la reconnaissance d’objets et la reconnaissance vocale, ou encore la détection du positionnement du robot dans une pièce. Chacune de ces briques logicielles peut être facilement assemblée par le développeur comme bon lui semble afin de créer son programme personnalisé. Il est même possible d’installer ces programmes sur des robots déjà commercialisés afin par exemple d’en élaborer des versions plus intelligentes.
De par sa gratuité, l’AIST espère rendre service aux universités effectuant des recherches sur la robotique ainsi qu’aux PME souhaitant intégrer plus facilement le marché de la robotique.
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Publié par C.H.
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