Quelles sont les principales informations du secteur de l'informatique pour le mois de mai ? L'industrie des jeux vidéos, un soleil numérique, la dynamique des médias sociaux...
L’industrie des jeux vidéo, un secteur stratégique pour le Royaume-Uni
Le 22 avril 2012 s’est tenue au Westminster Media Forum une conférence sur l’avenir de l’industrie du jeu vidéo au Royaume-Uni. L’occasion de se féliciter des mesures prises par le gouvernement pour soutenir le secteur et de rappeler les défis à venir.
Avec un chiffre d’affaires qui, suivant les rapports, se situe entre deux et quatre Md£ en 2010, le secteur du jeu vidéo au Royaume-Uni dépasse celui de la musique et du cinéma. Il est le premier en Europe et le troisième dans le monde. Le Royaume-Uni a vu naître de grands noms de l’industrie tels que Rockstar North, développeur du jeu Grand Theft Auto ou encore Eidos Interactive, producteur de la série Lara Croft. L’industrie des effets spéciaux est également en pleine croissance au Royaume-Uni : + 16,8% entre 2006 et 2008.
En février 2011, NESTA (la fondation pour la promotion des sciences, des technologies et de l’art) a publié un rapport préconisant une meilleure formation des élèves britanniques à l’informatique. Cette étude, initiée par Ian Livingstone, Président de Eidos, a conduit le Ministre pour l’éducation Michael Gove à annoncer le 11 janvier 2012 une refonte du programme scolaire en matière de TIC, concédant que le cursus actuel est inadapté pour préparer les élèves aux carrières du jeu vidéo. Un des objectifs annoncés sera la formation des élèves du secondaire (lycée) à la programmation informatique.
L’annonce du budget britannique 2012-13, le 21 avril, a été l’occasion d’appuyer plus encore son soutien à l’industrie. Le Chancelier de l’Echiquier, George Osborne, a ainsi déclaré dans son discours budgétaire [1] à la Chambre des communes une nouvelle ambition industrielle, celle de « transformer la Grande Bretagne en centre technologique de l’Europe », en ajoutant que « cela commencera avec le monde numérique ». Plus concrètement, il a été annoncé la mise en place d’un abaissement fiscal (tax relief) d’ici avril 2013 pour les industries du jeu vidéo, de l’animation et de la création télévisuelle. Cette aide de l’Etat, qui devra être soumise pour approbation à la Commission européenne, sera mise en place après organisation d’une consultation nationale. Reste à déterminer le montant du crédit d’impôt, selon la proposition de l’association des professionnels du secteur, la TIGA (Trade Association for Game Industry), il pourrait atteindre 25% des coûts de production des jeux vidéo jusqu’à trois millions de livres, et 20% au-delà.
Si elle est adoptée, cette mesure constituera l’un des trois piliers de la stratégie britannique de soutien aux industries numériques créatives. Les deux autres étant l’accès aux financements et la formation des élèves britanniques aux technologies de l’information et aux mathématiques. L’industrie du jeu vidéo britannique se félicite de cette annonce et en appelle désormais à une reconnaissance de la valeur stratégique du secteur au niveau européen, notamment avec la mise en place de mesures similaires à celles pratiquées pour le cinéma (programme MEDIA, directive sur les services de médias audiovisuels, critères pour les aides d’Etat pour le cinéma). En France, depuis 2005, le crédit d’impôts jeux vidéo permet aux entreprises du secteur de bénéficier jusqu’à 20% de crédit sur leurs dépenses dans la limite de trois millions d’euros par exercice. Cette mesure à été citée de nombreuses fois en exemple lors des débats au Westminster Media Forum.
Même si les détails du crédit d’impôt ne sont pas encore connus, le gouvernement vient de donner un nouveau signal positif clair aux industries numériques créatives, en particulier au secteur du jeu vidéo. Si la France a été citée en exemple pour son crédit d’impôt jeu vidéo, le Canada a également été présenté comme l’un des meilleurs modèles avec un accès facilité aux financements et une formation précoce des élèves aux technologies de l’information. Les représentants de l’industrie du jeu vidéo souhaitent maintenant orienter leurs efforts sur la question de l’accès aux financements pour les PME.
Source : Bulletins électroniques
Le soleil en version numérique pour une meilleure compréhension de son activité
Elena Khomenko, chercheuse à l’Instituto de Astrofisica de Canarias (IAC), va réaliser une simulation de l’activité solaire afin de comprendre mieux les processus ayant lieu au sein de notre étoile. Un travail de recherche qui va occuper des superordinateurs pendant plusieurs millions d’heures !
Le soleil, un astre méconnu
Notre étoile nous réserve encore bien des mystères. Après plusieurs siècles d’observation, ses rythmes sont bien connus. Le soleil suit un cycle de 11 ans, durée pendant laquelle il oscille entre repos et forte activité. Celle-ci se manifeste notamment par une évolution de la présence de tâches solaires à sa surface. Depuis quelques mois, le soleil s’est réveillé et son activité devrait connaître un maximum au début de l’année 2013. Pendant ces phases, l’activité à la surface peut être intense et des jets de matières et de particules sont expulsés à grande vitesse dans l’espace.
Il y a quelques semaines un avis de tempête solaire avait été déclenché. Une de ces éruptions avait en effet projeté des particules en direction de la Terre. Si cette arrivée de matière est synonyme d’un magnifique spectacle d’aurores boréales, elle est aussi dommageable pour les satellites. Ces derniers n’étant pas protégés par l’atmosphère, et moins par le champ magnétique terrestre, ils sont plus exposés. Des mesures peuvent être prises en amont afin de minimiser les dégâts. Cependant, il serait bon de pouvoir bénéficier d’une bonne météo solaire et pour cela il est nécessaire de mieux comprendre les causes de ces cycles d’activités.
Une seule voie de recherche : la simulation
Les modèles décrivant le fonctionnement du soleil ne parviennent pas pour l’instant à expliquer l’origine des cycles d’activité du soleil et, encore moins, à prédire l’apparition de fortes tempêtes solaires. Le nouveau cycle d’activité a commencé en 2008 après un minimum plus long que d’habitude. Si les cycles sont à peu près réguliers, ils ne sont pas non plus d’égale intensité. Le cycle actuel est prévu pour être le plus faible depuis un siècle par exemple.
Les prévisions actuelles se basent non pas sur une compréhension du fonctionnement de notre étoile mais sur des extrapolations par rapport aux observations réalisées sur les cycles passés. C’est ce qu’Elena Khomenko souhaite transformer avec son projet de recherche. Le soleil est une boule de plasma – gaz de particules chargées électriquement – très chaud dont le coeur est en fusion et qui produit un intense champ magnétique complexe. Khomenko souhaite modéliser mieux la nature de ce plasma et son interaction avec le champ magnétique afin de comprendre comment naissent les tâches solaires et débusquer les causes à l’origine des éruptions solaires.
Elle souhaite ainsi développer un modèle informatique permettant de simuler l’activité solaire en surface, là où se produisent ces évènements. La chercheuse voit une faille dans les modèles actuels de la surface solaire. Ils ne prennent pas en compte le fait que le plasma peut être relativement froid à certains endroits, entraînant des phénomènes locaux. Pour résoudre les équations complexes qui régissent ces phénomènes, il est nécessaire de disposer d’ordinateurs très puissants et d’un temps de calcul conséquent. Des conditions qui n’étaient pas réunies jusqu’à présent.
En août 2011, Khomenko a obtenu un financement d’excellence pour 5 ans, une Starting Grant de l’European Research Council [1], et peut aujourd’hui mener à bien son travail qui va la conduire à utiliser des millions d’heures de calcul sur les superordinateurs MareNostrum du BSC de Barcelone et sur le calculateur La Palma aux Canaries, tous deux membres de la Red Española de Supercomputación (RES) [2]. Au final, la chercheuse espère que ses résultats permettront de prédire à l’avance si des variations de l’activité à la surface de notre étoile entraîneront des phénomènes éruptifs.
Source : Bulletins électroniques
Projet collaboratif de recherche sur les dynamiques de contenus des médias sociaux
Des chercheurs en informatique de gestion à l’Université de Munster (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) lancent, avec des chercheurs des universités de Munich (Bavière), de Potsdam (Brandebourg) et de Stuttgart-Hohenheim (Bade-Wurtemberg), un projet qui analyse les médias sociaux et leurs dynamiques de communication dans le réseau mondial. Il est financé à hauteur de 800.000 euros par le Ministère fédéral de l’enseignement et de la recherche (BMBF).
Ce projet a été motivé par les actualités en Allemagne : protestations de citoyens sur la toile, montée du Parti Pirate, ou encore pour l’étranger, le rôle de Facebook et de Twitter dans le « printemps arabe », montrent bien que la communication politique sur Internet est différente de celle des médias traditionnels. Mais la façon dont les réseaux se structurent sur le web et dont les opinions s’y forment, sont des domaines que la science connaît encore peu, et pour lesquels elle ne possède pas d’outils méthodologiques appropriés. Dans ce projet coordonné par l’Université de Münster, et qui intègre des informaticiens, des mathématiciens comme des spécialistes des réseaux sociaux, ces instruments sont actuellement mis au point.
Le principal objectif est d’automatiser l’analyse de contenu afin de faire face au montant croissant et complexe des textes échangés sur l’Internet. Les documents sur des thèmes choisis seront identifiés, stockés, et évalués en fonction du contenu et des aspects formels. Les réseaux formés par ces contributions seront alors analysés statistiquement (degré de centralité, de connectivité, etc.), de sorte que les canaux de distribution et l’influence des noeuds individuels soient traçables.
La coordination du projet a été confiée à Stefan Stieglitz, Professeur d’informatique de gestion, qui, avec son groupe de recherche, développe l’analyse computationnelle automatisée des médias sociaux. En utilisant l’un des logiciels spécialement développés par son équipe, de grandes quantités de données peuvent être recueillies sur un sujet précis, pour former la base empirique de l’analyse structurale et donner une meilleure compréhension des processus de formation d’opinion sur les réseaux électroniques.
Ce projet rappelle la présentation de l’entreprise Human Intelligence Machine (Heidelberg, Bade Wurtemberg), au salon IFA de Berlin [1], sur ses stratégies d’analyse de données et d’intelligence automatisée appliquée à l’étude des médias sociaux, passant du data mining, au contrôle dynamique et à l’analyse automatique, et ayant pour but une explication plus fine de phénomènes sociaux comme les tendances, les buzz ou les manifestations spontanées. Récemment, l’Université technique de Berlin a également développé un système de recommandation sémantique qui interprète les contenus en ligne.
Source : Bulletin électroniques
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