La prédiction du futur : bientôt une réalité ?
Isaac Asimov, célèbre auteur de livres de science-fiction et de vulgarisation scientifique, imaginait dans son Cycle de Fondation une science, la « psychohistoire », permettant de prédire mathématiquement l’avenir. Une collaboration entre le Technion (Haïfa) et Microsoft ambitionne de faire de cette science une réalité.
Analyser le passé pour prédire l’avenir
Kira Radinsky, chercheuse au Technion (Haïfa), a engagé une collaboration avec Eric Horvitz, co-directeur de la recherche chez Microsoft, pour la mise au point d’un logiciel qui pourrait permettre d’anticiper les événements futurs. Le principe est le suivant : en analysant des données historiques, politiques, sociales ou encore sanitaires du passé, il est possible d’identifier des liens de causalité entre différents événements. Par exemple, les catastrophes naturelles en Angola (sécheresse en 2006, tempêtes en 2007) furent toutes deux suivies d’épisodes de choléra. Le logiciel identifie cette récurrence et « prévient » les utilisateurs d’un possible épisode de choléra en cas de nouveau désastre.
Des dizaines de bases de données explorées
Pour que le logiciel fonctionne le plus efficacement possible, Kira Radinsky lui a fait avaler des quantités astronomiques d’informations, à savoir vingt années d’articles du New York Times et plusieurs dizaines de bases de données disponibles sur Internet. Une fois les informations digérées, le logiciel les classe intelligemment pour éviter d’être saturé et de n’en tirer aucune utilité. Ensuite, il identifie les motifs qui se répètent (par exemple, un article sur un épisode de choléra arrivant quelques mois après des publications météorologiques inquiétantes) et en déduit des corrélations pour l’avenir. Les résultats sont étonnants : Eric Horvitz indique que le système a produit des prévisions justes dans 70 à 90% des cas.
Eviter problèmes humanitaires et crises économiques
Ce score élevé ne concerne pour l’instant qu’un nombre restreint d’événements. Pas question donc de commercialiser le produit pour l’instant, de nombreuses améliorations étant encore nécessaires. On peut toutefois espérer qu’à terme, ce travail permette de tirer de meilleures leçons de notre passé. On se laisse aller à imaginer une machine qui retiendrait tout et nous permettrait ainsi d’éviter que l’histoire ne se répète. Ainsi, au-delà des problèmes humanitaires évidents, les crises économiques récurrentes pourraient être évitées si les solutions déjà essayées sans succès étaient mises de coté.
Source : Euractiv.fr
Compter avec la lumière
Des physiciens de l’université Friedrich-Schiller d’Iéna (Thuringe) ont présenté dans la revue « Nature Photonics » une puce d’ordinateur quantique optique.
Les processeurs d’ordinateurs grand public comportent aujourd’hui environ 700 millions de transistors. Leur puissance de calcul et leur rapidité, sans cesse repoussées, sont permises par la mise au point de circuits imprimés plus performants. Pourtant, la miniaturisation dans l’industrie informatique a depuis longtemps atteint ses limites : « De plus petits transistors ne sont pas réalisables pour des raisons pratiques » explique Alexander Szameit, de l’Université d’Iéna. De nouveaux concepts sont donc à découvrir pour améliorer les performances de l’ordinateur du futur.
La piste la plus prometteuse semble résider dans l’ordinateur quantique. Son développement n’est cependant qu’à ses balbutiements : les premiers prototypes sont des mastodontes qui ne peuvent en l’état remplacer les ordinateurs courants. L’équipe de chercheurs en question, qui travaille à la réduction de la taille de ces ordinateurs du futur, a mis au point un circuit optique sur une puce en verre de la taille d’une paume de main.
Ce montage permet de traiter les informations en utilisant ce que l’on appelle des photons intriqués. Il s’agit de particules quantiques dont les propriétés sont mutuellement dépendantes. Leur source est unique et leur différenciation ne se fait que par leur direction de polarisation. Si la polarisation d’un photon est modifiée, celle du photon associé le sera également, quelle que soit la distance entre les particules. Qualifiée par Einstein d' »action fantôme à distance », l’intrication est la caractéristique cruciale des particules afin de pouvoir les utiliser comme support d’informations dans les ordinateurs quantiques. Les photons transitent par un système de guides d’ondes gravés dans le circuit de verre.
Alors que les transistors classiques ne fonctionnent qu’avec deux états de support d’information – « on » et « off » ou « 0 » et « 1 » – les transistors quantiques peuvent prendre beaucoup plus d’états différents, ce qui augmenterait significativement la puissance de calcul et donc la vitesse de traitement de l’information.
Source : Euractiv.fr
L’Internet des objets est en marche
Du compteur électrique à la voiture en passant par le suivi médical d’un troupeau de vaches, de plus en plus d’objets ou appareils du quotidien sont équipés de processeurs, capteurs et dispositifs électroniques. Connectés à des services Internet, ils peuvent reconnaître leur environnement, s’organiser en réseaux et interagir avec l’homme. Il s’agit de la base de l’Internet des objets, qui s’ouvre à de toutes nouvelles applications à fort potentiel économique et social. Toutefois, les exigences de la technologie sous-jacente sont élevées et la gestion de la communication « machine-to-machine » (M2M) comporte des risques.
Le Cercle munichois, organisation internationale de recherche sur la communication, a réuni le 6 mai 2013 quelques 170 experts de l’industrie, du milieu universitaire et de la politique autour de l’implication sociale de l’Internet des objets dans des modèles d’affaires futurs. La communication machine-to-machine (M2M) dans l’industrie est longtemps restée une vision de l’avenir. C’est aujourd’hui une réalité grâce à l’Internet des objets. « Les objets intelligents ont leur propre adresse Internet et peuvent interagir. Il est alors possible de les surveiller et les contrôler, par exemple grâce à l’interface d’un navigateur Web », explique Uwe Kuback, vice-président du pôle ingénierie M2M chez SAP. « Pour la production, cela signifie plus de flexibilité. Grâce à l’échange de données entre les machines, les produits et les pièces, les systèmes de contrôle de l’usine peuvent être adaptés avec souplesse à l’évolution des besoins », a déclaré pour sa part Stefan Ferber, directeur des réseaux partenaires chez Bosch Software Innovations.
Dans cette configuration, même les petites séries peuvent être personnalisées en maintenant une forte productivité. Progiciel de gestion intégrée (pgi), bases de données des machines et planification du personnel, ces trois composantes sont le coeur de la production coordonnée. Mais la communication M2M trouve également des applications hors du secteur industriel, et se résume par le terme de « ville intelligente ». Il est alors question, par exemple, de surveillance en temps réel de l’état du trafic ou de bâtiments, même si pour le moment « ce type de systèmes est encore peu développé, les données recueillies n’étant fournies qu’à des groupes de personnes bien identifiées pour des applications données », comme l’indique Sebastian Wahle, directeur des solutions M2M à l’Institut Fraunhofer pour les systèmes de communication ouverts (FOKUS) à Berlin. « Cette mentalité inhibe le potentiel qui sommeille dans ce domaine. »
En ce qui concerne les solutions de mobilité futures, Christoph Grote, directeur du département recherche et innovation pour le groupe BMW, estime que le cloud computing va prendre de plus en plus d’importance dans la gestion de l’énergie pour les véhicules et l’analyse de l’état du trafic. Un défi majeur réside dans le partage et l’uniformisation des sources de données de manière à les exploiter correctement. C’est ici que l’Internet des objets peut jouer un rôle central dans l’interconnexion entre les différents moyens de transports.
Alexander Duisberg, associé chez Bird & Bird LLP, a insisté sur les questions juridiques qui se posent concernant ces composants technologiques autonomes : « L’attribution des actions et des violations [des appareils ou robots] est beaucoup plus complexe et dépasse la portée de la responsabilité des modèles du passé. » Avec l’Internet des objets, la protection des données constitue un nouveau défi.
Source : Euractiv.fr
Publié par Iris Trahin