Quelles sont les principales informations du secteur de l'informatique pour le mois de décembre ? Une nouvelle souris pour les mal-voyants, des révélations en matière de cybersécurité, les réseaux sociaux déchiffrés par les maths...
Evo-Mouse : une souris adaptée aux mal-voyants
Deux étudiants ingénieurs (du Manipal Centre for Information Science, filière systèmes intégrés) ont gagné le troisième prix du « STM32 Open World Application Design Contest » organisé par Raisonance-ST France pour la conception de la souris Evo, première souris d’ordinateur destinée aux mal-voyants. Ce concours de design a réuni des inventeurs du monde entier et a été organisé en partenariat avec Concourse Autonomie, ST Ericsson et d’autres grands groupes internationaux.
« La Souris Evo » est un système incorporé, développé par les frères Navin et Nitin Bhaskar qui fonctionne comme une réelle interface entre une personne malvoyante et l’ordinateur. Quatre boutons permettent d’accéder à des fonctions multiples et configurables. Un clic sur l’un d’eux et la fonction assignée active, par exemple, l’ouverture du traitement de texte. Toutes ces actions peuvent être complétées avec les messages oraux. De plus, il peut aussi être utilisé pour lire à haute voix les flux RSS. « La Souris Evo » est compatible avec les deux systèmes d’exploitation Windows et Linux. Les deux ingénieurs avaient, également, reçu un prix d’excellence au concours international du « Circuit Cellar magazine » sponsorisé par NXP Semiconductor.
Source : bulletins-electroniques.com
Les salaires de la Cybersecurité
L’annonce par le Washington Post de la directive secrète numéro 20 du Président Obama autorisant le Département de la Défense à réagir plus vigoureusement face aux cyber-menaces est l’occasion de revenir sur les emplois liés à la cybersécurité.
Alimenter les entreprises et les administrations par les formations en STEM
Les nouvelles formations en cybersécurité reconnaissent de plus en plus les aspects transversaux de la sécurité et s’ouvrent aux sciences humaines et sociales pour ce qui concerne les aspects humains. Il reste toutefois préférable d’envisager un solide socle de formation en Science, Technology, Engineering and Mathematics (STEM) pour la plupart des postes en cybersécurité. Les jeunes qui envisagent un cursus brillant en STEM doivent cependant faire le choix de la formation mathématique approfondie dès l’âge de 13-14 ans alors que leur emploi ne se profilera que 8 à 14 ans plus tard selon qu’ils attaqueront le marché du travail avec un BSc ou qu’ils poursuivront leurs études jusqu’à la thèse.
Un rapport de 139 pages récemment publié par le National Academy of Sciences montre des formations en STEM relativement bien fournies même si on observe un vieillissement de la population active par exemple au Département de la Défense. Ce même Département estime toutefois qu’il aura des difficultés à pourvoir tous les postes prévus en cybersécurité. Actuellement, la moitié de ses employés civils en informatique ont un bachelor (32%) ou un PhD (16%). Le rapport montre un décrochage en 2004 du nombre de Bachelor délivrés en informatique chaque année pour atteindre un peu moins de 40.000 en 2008 avec un salaire annuel moyen relativement stable autour de 70.000 dollars pour un programmeur.
Selon le même rapport, la période 2010-2020 devrait voir le nombre d’emplois dans le domaine des mathématiques et de l’informatique croître de 22% alors que 19% des personnes employées partiront à la retraite pendant la même période. Le nombre total de recrutements attendus est estimé à 1.437.000. Concernant l’informatique, le rapport indique un salaire annuel moyen de 103.150 dollars pour un chercheur, de 101.600 dollars pour un ingénieur, de 97.960 dollars pour un développeur et de 78.190 dollars pour un formateur.
Hausse des salaires dans la cybersécurité et bonus significatifs à l’expérience
Les chiffres précédents montrent un marché propice aux revalorisations salariales. Les salaires d’embauche en cybersécurité dans l’administration (principalement DHS et FBI) évoluent entre 60.000 dollars et 115.000 dollars selon l’expérience. Un article plus ancien concernant la région de Washington indique une hausse de 10,1% des salaires dans le domaine de la cybersécurité alors que la moyenne toutes activités confondues a été de seulement 2,1%. Les augmentations vont de 43% pour les plus haut salaires (150.300 dollars pour un analyste de niveau V) à 3% à l’autre bout du spectre (66.800 dollars pour un analyste de niveau I). L’article note aussi qu’à postes équivalents, les entreprises ont tendance à rétribuer généreusement l’ancienneté afin de conserver leurs employés.
Ce besoin de personnel avec une qualification scientifique élevée et une expérience de terrain en cybersécurité correspond à une tendance durable car l’agenda technique est chargé même en dehors de la possibilité d’événements terroristes ou belliqueux. Il faudra probablement compter sur des scientifiques aguerris pour appréhender pleinement les tenants et les aboutissants des nouvelles règles d’engagement en matière de cyber-défense et de la révision 4 de la norme 800-53 en préparation au NIST, pour comprendre pleinement les leçons du livre de Sample et Swetnam, ou enfin se positionner vis-à-vis de l’initiative NSTIC.
Source : bulletins-electroniques.com
Les mathématiques déchiffrent les réseaux sociaux
Prouver, à travers l’observation de millions d’individus, que le profil psychologique d’une personne influence son comportement et la structure de son réseau social… Pas facile ! C’est pourtant ce qu’a accompli une équipe interdisciplinaire de chercheurs issus des universités de Namur, Cambridge et Lyon.
Les chercheurs en psychologie tentent depuis longtemps de déterminer, par des expériences et des observations, comment la psychologie d’une personne influence son comportement et sa sociabilité. Cet objectif s’est longtemps heurté à des contraintes matérielles, les études se limitant souvent à de petits échantillons souvent peu représentatifs. « Les réseaux sociaux virtuels se sont dès lors présentés comme une aubaine. Cependant, jusqu’ici, les études qui les utilisent prenaient peu en compte la dimension personnelle : le réseau est formalisé et chacun de ses membres est un noeud du réseau comme un autre, interchangeable. L’objectif était donc de faire une expérience permettant de relier les deux aspects du problème: le quantitatif et le qualitatif », explique Renaud Lambiotte, professeur au Département de mathématique et membre du centre de recherche naXys.
L’apport des systèmes complexes
La recherche tire avantage de données récoltées par une équipe de psychologues de l’Université de Cambridge, qui propose depuis plusieurs années des tests psychologiques via Facebook. Au début du questionnaire, les personnes sont invitées à autoriser, si elles le souhaitent, l’utilisation de leurs données à des fins scientifiques. 40 à 45% des participants ayant répondu favorablement, l’échantillon comporte plusieurs millions d’individus offrant des informations sur leur profil psychologique et leur comportement social.
« Avec les réseaux sociaux, les sciences sociales et psychologiques ont donc trouvé leur terrain d’expérience ! Cela me paraît important de se confronter avec l’expérience pour essayer d’y trouver des règles sous-jacentes. Pour analyser ces grands ensembles de données complexes, nos algorithmes sont bien utiles » explique Renaud Lambiotte.
Ces algorithmes, qui relèvent d’un travail à la croisée de la théorie des graphes, des systèmes dynamiques et de la statistique, favorisent en effet l’analyse et la visualisation de grandes quantités de données. Pour cette nouvelle recherche, une méthode a été mise au point, en collaboration avec des informaticiens de l’Université de Lyon, pour synthétiser de manière automatique la structure du réseau des utilisateurs de Facebook, en identifiant les différents cercles (d’amis, de collègues, etc.) auxquels ils appartiennent. Les chercheurs ont dès lors pu étudier si cette structure communautaire présente des spécificités s’expliquant par le profil psychologique de la personne.
Se fondre dans la masse ou faciliter le contact
L’étude montre qu’une personne extravertie a, en moyenne, plus d’amis qu’une personne introvertie, comme on peut s’y attendre. Mais elle démontre surtout, et c’est inédit, que le niveau d’extraversion d’une personne, tel que mesuré à partir du questionnaire en ligne, est corrélé avec la manière dont son entourage est organisé. Un introverti a tendance à s’insérer dans un grand groupe et à se fondre dans la masse. Un extraverti par contre n’hésite pas à intégrer une multitude de petits groupes et à servir de contact entre ces personnes qui ne se connaissent pas.
Cambridge également pour les étudiants
La collaboration du professeur Lambiotte avec l’Université de Cambridge concerne également ses étudiants. Ainsi, dans le cadre de leur travail de fin d’études 2011-2012, les étudiants de master en sciences mathématiques à finalité spécialisée (entreprise) ont travaillé, à partir de données semblables, et développé un algorithme de recommandation. Ils ont dès lors créé un site où l’on peut, en fournissant ses données Facebook, avoir des conseils pour les cadeaux à acheter à ses amis.
Source : bulletins-electroniques.com
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