L’amélioration des performances humaines par des moyens technologiques - l’humain augmenté - constitue la prochaine révolution médicale. Au milieu de l’arsenal technologique qui pourra contribuer à cette amélioration, les nanotechnologies pourraient “envahir” notre corps, et changer radicalement notre approche de la santé.
L’éventail de possibilités qu’offrent les nanotechnologies dans le secteur de la santé permet d’imaginer une approche de la santé complètement différente dans le futur. Pour plusieurs raisons.
L’application la plus prometteuse, qui est aussi celle sur laquelle le plus de recherches sont menées actuellement, est l’adressage des molécules médicamenteuses. En clair, l’utilisation de nanoparticules permet de cibler les traitements médicamenteux dans des zones précises du corps humain, améliorant l’efficacité des traitements et limitant les effets secondaires pour les patients.
Mais les applications les plus prometteuses ne s’arrêtent pas aux traitements: les secteurs de la prévention et de la détection des dysfonctionnements de notre corps vont voir leur champ d’action évoluer. En effet, les recherches actuelles font appel à des nanorobots, capables d’évaluer – 24h/24 – l’état de santé d’un patient et d’agir (c’est-à-dire de libérer des substances dans l’organisme) en cas de détection d’une anomalie (une maladie par exemple) pour mettre en oeuvre une réaction programmée.
Programmation de nanorobots
Ces nanorobots pourraient être introduits dans le système cardiovasculaire pour une durée déterminée, au cas par cas.
L’utilisation de nanorobots programmés pourrait également permettre aux chirurgiens de mettre en évidence et de soigner (au niveau moléculaire) des maladies comme Parkinson ou Alzheimer.
Un autre secteur de la santé, peu développé aujourd’hui, pourrait bénéficier des nanotechnologies: c’est celui de la régénération cellulaire. La création de nanomatériaux capables de stimuler la régénération de tissus biologiques et notamment cartilagineux, laisse entrevoir des pistes prometteuses dans le traitement de l’arthrite, par exemple.
Ces nanomatériaux permettraient également la culture in vitro d’organes ou de biomatériaux favorisant la régénération osseuse.
Enfin, un secteur qui pourrait voir sa dimension évoluer dans les années qui viennent est celui des implants. Tout d’abord pour une question de taille. Les nanomatériaux offrent la possibilité d’équiper le corps humain d’implants miniaturisés, et avec des propriétés de biocompatibilité et d’intégration dans les tissus très améliorées par rapport à ce qui se fait aujourd’hui.
La facilité avec laquelle certaines nanoparticules passent les barrières membranaires (peau, poumons, appareil digestif), offre des possibilités de diffusion et d’absorption qui facilitent leur usage.
Développer un nanorobot universel
C’est ce qu’on constate pour les nano-applications: ces dispositifs miniatures introduits dans le corps humain permettent le traçage, le diagnostic ou la distribution d’un médicament sans manipulation ou exposition du patient. Et c’est là que se situe un enjeu majeur des prochaines années.
Est-il possible de développer un nanodispositif unique et universel qui permettra de suppléer l’imagerie médicale, et d’adapter une réponse en fonction d’un diagnostic qu’il aura préétabli ?
Au-delà des dangers liés à l’exposition à des nanoparticules, les promesses des nanotechnologies pour notre santé posent la question suivante. Comment va s’établir la frontière entre la préservation de la santé d’un côté, et l’amélioration de nos capacités existantes d’un autre côté ?
Cette question fait déjà l’objet de nombreuses réflexions éthiques. Bien que pour le moment la question principale reste celle des coûts et de la difficulté à généraliser les techniques développées pour le moment.
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