Nul besoin d’énumérer les chiffres qui font du cancer la maladie du siècle. Malgré la quantité de fonds investis depuis plusieurs décennies, l’efficacité de la prévention et du traitement des cancers reste à améliorer. Au minimum. Et pour cause: Aujourd’hui, un homme a une chance sur deux de développer un cancer au cours de sa vie. On descend à une chance sur trois pour les femmes.
La chimiothérapie constitue à l’heure actuelle le traitement le plus efficace et le plus répandu.
Le problème, c’est qu’elle délivre des substances dans l’organisme qui détruisent les cellules cancéreuses en affaiblissant considérablement l’organisme.
C’est la que la recherche sur les nanotechnologies pourrait changer la donne, en permettant d’adresser les médicaments directement aux cellules infectées, via un procédé de vectorisation. Le traitement gagne en efficacité et surtout, le patient ne souffre pas des effets secondaires induits par la chimiothérapie classique.
Comment se réalise cet adressage ? En grande partie grâce aux conditions d’environnement différentes entre une cellule saine et cancéreuse. En effet, au niveau d’une tumeur, l’environnement est plus acide qu’autour de cellules saines. Les cellules tumorales sont aussi constituées de marqueurs biologiques spécifiques, qui permettent le ciblage.
Aujourd’hui, trois nanoparticules constituent d’excellents candidats pour le transport des molécules médicamenteuses: les liposomes, les nanocapsules et les nanosphères.
Les promesses des nanoparticules d’or
On utilise également des nanoparticules d’or, qui peuvent remplir plusieurs fonctions.
La première et la plus prometteuse des applications à base de nanoparticules d’or est la photothermie. L’idée est d’injecter des particules d’or dans la circulation sanguine du patient. Ces nanoparticules vont préférentiellement se fixer sur les cellules cancéreuses. Ensuite, on applique sur les nanoparticules une lumière laser à une fréquence précise, ce qui les échauffe. Cet échauffement créé des lésions irréversibles au niveau de cellules tumorales et donc leur destruction. Ce type de traitement permet d’atteindre des zones sensibles (cou, cerveau, poumons) avec une efficacité sans commune mesure avec les chimiothérapies actuelles.
Seconde application, dont nous avons parlé plus haut: le transport de molécules thérapeutiques. Recouvertes de molécules permettant un adressage le plus précis possible, les nanoparticules d’or transportent les médicaments jusqu’aux cellules tumorales. Après chauffage au laser, les nanoparticules larguent leur contenu médicamenteux. Cette technique n’a pour le moment été testée que sur des cellules de culture et des animaux, avec succès.
Enfin, les nanoparticules d’or sont l’objet de recherches pour l’aide à la radiothérapie. La radiothérapie consiste à bombarder les cellules tumorales de rayons ionisants pour détruire leur ADN. Les nanoparticules d’or, en s’accumulant sur les cellules cibles, vont multiplier l’effet des rayons ionisants, améliorant l’effet de la radiothérapie localement, en l’occurence au niveau des tumeurs.
Même si les promesses engendrées par les applications potentielles autour de l’utilisation des nanoparticules d’or sont nombreuses, ce n’est pas demain que ces dernières seront généralisées dans les hôpitaux, puisque les phases de recherche sur ces techniques ne sont pas encore terminées.
Cet article se trouve dans le dossier :
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