Cette étude montre que si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent au même rythme qu’actuellement, elles pourraient entraîner un refroidissement de la surface de la partie Ouest de l’océan Antarctique, et un réchauffement des régions tropicales. Ces déséquilibres engendreraient de nombreuses répercussions : augmentation des précipitations, bouleversement des courants marins… des répercussions sur des phénomènes climatiques qui finissent par impacter et augmenter la fonte des glaces antarctique (calotte et glaces flottantes, avec un risque de désintégration totale de ces dernières).
Ces mécanismes expliquent certaines caractéristiques des climats passés, comme le contrôle exercé par la circulation de l’océan Antarctique sur la concentration atmosphérique en dioxyde de carbone, et ainsi sur le climat global et le niveau des mers. Ils sont aussi essentiels pour comprendre les variations climatiques au cours de la dernière période interglaciaire, lorsque le niveau des mers était de 6 à 9 mètres au-dessus du niveau actuel, avec des indications de tempêtes très violentes, alors que la température moyenne à la surface de la Terre était de moins de 1°C plus chaude qu’aujourd’hui. La fonte des glaces, en agissant sur la circulation océanique de l’Océan Atlantique, modifie les gradients de température de l’atmosphère, ce qui agit sur l’intensité des tempêtes.
La poursuite d’émissions de gaz à effet de serre au cours de ce siècle pourrait donc entraîner une augmentation de l’intensité des tempêtes et une accélération de la montée du niveau des mers, qui pourrait atteindre plusieurs mètres en 50 à 150 ans.
Ce résultat complète une autre étude, portant sur la vulnérabilité de la calotte antarctique, montrant qu’il faut revoir fortement à la hausse le risque de montée du niveau des mers au-delà de 2050 dans les scénarios de non diminution des rejets de gaz à effet de serre (Pollard – Conto, Nature, 2016). Cette dernière étude apporte des éléments nouveaux obtenus grâce à l’un des modèles les plus sophistiqués de l’Antarctique et testé pour des périodes passées.
Source : CEA
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