En chiffres

Mobilité hydrogène : La France, un marché qui démarre

Posté le 7 octobre 2024
par Matthieu Combe
dans Énergie

Le Pôle Véhicule du Futur vient de publier le 1er baromètre du déploiement de la mobilité hydrogène dans le monde. Si peu de véhicules roulent encore à l'hydrogène, le cap des 100 000 véhicules routiers devrait être dépassé d'ici fin 2024.

Le marché du véhicule hydrogène se développe doucement. Le 1er baromètre du déploiement de la mobilité hydrogène, lancé par le Pôle Véhicule du Futur, s’intéresse aux tendances et dynamiques des marchés en France, en Europe et à l’échelle mondiale, de nombreux véhicules : les voitures particulières, les utilitaires, les camions et autobus, mais aussi les engins de manutention et les rames hydrogène du ferroviaire.

Selon ce pôle de compétitivité qui anime la filière hydrogène sur les régions Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est, le parc mondial de véhicules hydrogène s’élève à près de 89 000 véhicules : 76 % de véhicules particuliers, 11 % de camions, 9 % d’autobus et 5 % de véhicules utilitaires légers[1]. Il devrait dépasser les 100 000 véhicules d’ici la fin de l’année 2024.

En 2023, 17 500 nouveaux véhicules hydrogène ont été immatriculés, en baisse de 8 % par rapport à 2022. La Corée du Sud se hisse en tête des ventes, avec 4 254 immatriculations, en baisse de 58 % sur un an. Suivent les États-Unis (2 978 immatriculations, +10 %), l’Europe (856 véhicules, -37 %) et le Japon (424 immatriculations, -50 %).

La France, premier marché européen pour les voitures en 2023

Le parc mondial des véhicules particuliers comprend près de 67 000 véhicules fin 2023, dont 8 829 véhicules immatriculés en 2023 (-41 % par rapport à 2022). Fin 2023, le parc automobile particulier européen compte 5 596 véhicules, dont 2 359 en Allemagne et 964 en France. Avec 306 voitures hydrogènes immatriculées en 2023, en hausse de 158 % sur un an, la France est devenue le premier marché européen, devant l’Allemagne (263) et les Pays-Bas (106).

L’exemple phare de la filière pour témoigner de ce dynamisme sont les taxis hydrogène de la capitale. Depuis les premiers taxis hydrogène « Hype », lancés à Paris en 2015, la flotte s’est bien développée. Fin août, près de 1 000 taxis hydrogène circulaient à Paris, soit 5 % du parc de taxis. En plus, 58 bus hydrogène étaient en circulation fin 2023, notamment à Rouen et Belfort, 83 seront livrés entre 2024 et 2026. « La part reste modeste (1,7 %) sur les 1 992 bus urbains immatriculés en 2023, mais en fonction des profils de lignes (longueur et dénivelé en particulier) la propulsion hydrogène est une vraie solution en complément des véhicules 100 % batterie », prévient le Pôle Véhicule du Futur, dans un communiqué.

Le nombre de stations de distribution H2 au niveau mondial a pour sa part dépassé les 900 fin 2023. « Le développement est en lien avec le nombre de véhicules par pays », souligne le baromètre, mais « pour certains pays tels la Chine et les États-Unis, la répartition géographique n’est pas du tout égale sur le territoire ». L’Europe compte 264 stations, dont 51 se situent en France, et « les stations [y] sont mieux réparties ».

« Après la recherche puis l’industrialisation et les premiers écosystèmes, nous entrons progressivement dans l’ère du déploiement des solutions dans la mobilité lourde. La filière industrielle a besoin de projets de déploiement massifs et structurants pour passer à l’échelle », commente Thierry Tournier, président du Pôle Véhicule du Futur.


[1] véhicules particuliers : 75,9%, véhicules utilitaires légers : 4,7%, camions : 10,9% , autobus : 8,6%


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