La Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU) construit actuellement un puits géothermal à Aubervilliers, dont la mise en service est prévue en 2009. Les projets de ce type se multiplient en Ile de France et les objectifs en termes de géothermie sont très ambitieux pour 2020. Explications.
L’opérateur de réseau de chaleur de Paris, la CPCU, réalise actuellement un puits géothermal à Aubervilliers. Prévu pour produire à terme 100.000 MWh/an, l’ensemble alimentera l’équivalent de 10 à 15.000 équivalents logements dans le Nord-Est parisien.Concrètement, ce forage géothermique basse énergie utilise de l’eau pompée à une profondeur d’environ 1.800 mètres. Pompée dans le dogger, l’eau sort à une température de 57 °C, ce qui nécessite l’utilisation de pompes à chaleur, ceci afin d’optimiser le rendement énergétique, avant la distribution dans le réseau.Réinjectée dans le même aquifère, l’eau prélevée est alors à une température de 20 °C. Financièrement, le montant des travaux et de la mise en route de cette installation s’élève à 31 millions d’euros, tout en sachant que l’ADEME finance le projet à hauteur de 18 %. Au final, le prix de revient est estimé entre 45 et 50 euros/Mwh.
1 milliard d’euros investis sur deux ans
Jean-Christophe Allué, directeur adjoint de CPCU, envisage la mise en place d’un deuxième forage dans le Nord-Est parisien (près de porte de la Chapelle), « dans la mesure où cela se justifie », précise-t-il. Suite aux décisions prises au Grenelle, les projets, particulièrement en Ile de France, se multiplient.Ainsi, la région a voté le 17 avril un « plan régional pour la géothermie en Ile de France dans l’habitat et le tertiaire », sur la période 2008-2013. A partir de là, une douzaine de sites ont été identifiés comme pouvant accueillir des installations géothermiques. Plus de 30.000 logements pourraient à terme être chauffés grâce aux forages géothermiques.Au niveau national, le Grenelle prévoit, d’ici à 2020, d’atteindre l’objectif de 20 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) annuelles supplémentaires d’énergies renouvelables. Or, la géothermie doit prendre une part importante dans la réalisation de cet objectif, estimée à 1,3 million de tep.
Un potentiel important en Ile de France
Mais c’est bien l’Ile de France, région extrêmement bien dotée en ressources aquifères, qui devrait être le moteur de l’activité géothermique sur le territoire français. En effet, la région mise sur une augmentation de 50 % de l’ « activité géothermie » d’ici à 2020. Guy Simmonot, délégué régional de l’ADEME, confirme le potentiel de la région : « actuellement, la géothermie produit l’équivalent de 130.000 tep en Ile de France. Nous misons sur 400.000 tep en 2012 ».Les projets géothermiques se multiplient, donc, et le fonds chaleur renouvelable, initié par le Grenelle et doté de un milliard d’euros, devrait favoriser ce dynamisme et accélérer la concrétisation des projets.
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE