Dans un article de l’Usine Nouvelle, Ludovic Dupin, directeur de l’information de la Société française d’énergie nucléaire (Sfen) soutient la décision d’EDF et la qualifie même de « courageuse et saine », car « le réacteur n’était pas prêt pour répondre au marché et aux demandes des prospects européens. »
Selon lui, « revenir à un modèle plus simple de chaudière classique va dérisquer le projet et faire gagner du temps plus tard ».
Une volonté d’avancer de manière plus sereine
Le premier modèle de Nuward doit voir le jour en 2030. Si ce revirement peut apparaître aujourd’hui comme un échec, il traduit surtout une volonté de ne pas foncer tête baissée, particulièrement quand les signaux négatifs s’accumulent et que le design actuel ne semble pas faire l’unanimité. Deux exemples récents : en mai, la Pologne sélectionnait Rolls-Royce pour la construction de trois SMR. En juin c’était le suédois Vattenfall qui annonçait préférer les solutions de Rolls-Royce et de GE Hitachi Nuclear Energy, malgré les déclarations prometteuses du Premier ministre suédois un an plus tôt.
Car le développement de ces mini-réacteurs est une affaire complexe. Il y a bien entendu les multiples défis technologiques, mais aussi une forte concurrence, notamment avec les Chinois, les Russes et les Américains. Or, avec 80 projets de ce type recensés dans le monde, il est important pour EDF de garder la tête froide et d’avancer de manière sereine, en prenant les meilleures décisions au moment où elles s’imposent.
Or, il est compréhensible qu’avec un coût de développement qui avoisine le milliard d’euros, EDF veuille maximiser ses chances de succès. En choisissant de miser sur des technologies éprouvées, EDF va donc jouer la carte de la fiabilité maximale, ce qui pourra aussi lui permettre de se différencier de ses nombreux concurrents !
Espérons que cette décision pragmatique permettra à EDF de rester dans la course aux SMR.
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