Plus de 50 000 kilomètres de câbles sous-marins à fibres optiques couvrant l’ensemble du globe seront posés par le géant américain dans le cadre d’un projet pluriannuel de plusieurs milliards de dollars. Objectif officiel : soutenir les projets d’IA de Meta qui possède Facebook, Instagram et WhatsApp.
Meta a annoncé un projet ambitieux de câble sous-marin nommé Waterworth. Ce projet vise à relier les États-Unis, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud et d’autres régions clés, couvrant une distance de 50 000 km, soit plus que la circonférence de la Terre.
Ce câble, doté de 24 paires de fibres, sera le plus long de ce type à ce jour, offrant une capacité sans précédent pour soutenir les besoins croissants en connectivité et en intelligence artificielle (IA). Meta a déclaré dans un billet sur son blog que son « projet apportera une connectivité à la pointe de l’industrie aux États-Unis, à l’Inde, au Brésil, à l’Afrique du Sud et à d’autres régions clés ».
Les câbles sous-marins représentent plus de 95 % du trafic intercontinental, essentiel pour les communications numériques, les transactions en ligne et les expériences vidéo. Leur propriété est encore plus cruciale dans le contexte géopolitique actuel, marqué par des tensions accrues en 2025 qui favorisent les opérations d’espionnage et de sabotage.
« En mettant la main sur ces câbles sous-marins, les multinationales du numérique deviennent également des contrôleurs d’accès, des “douaniers” sur les routes des données numériques. Pour ces géants, ces câbles ainsi que les logiciels sont un levier de pouvoir pour négocier avec les États et empêcher la mise en place de réglementations trop contraignantes », explique Ophélie Coelho, chercheuse indépendante spécialiste en géopolitique du numérique et membre du Conseil scientifique de l’Institut Rousseau.

Ce n’est pas la première fois que ce géant se jette à l’eau. Meta a développé plus de 20 projets de câbles sous-marins au cours de la dernière décennie, dont 2Africa, Bifrost, et MAREA. D’autres poids lourds de la tech américaine (Google et Amazon) investissent également massivement dans les câbles sous-marins. Google possède partiellement ou exclusivement plus de 30 câbles, contre une poignée pour Amazon.
Selon le cabinet Analysys Mason, le marché mondial des câbles sous-marins à fibre optique devrait passer de 7,96 milliards de dollars en 2023 à 9,8 milliards de dollars en 2029. Les routes transpacifiques et intra-asiatiques représenteront la plus grande part des câbles déployés entre 2024 et 2029, soulignant l’importance stratégique de ces infrastructures pour l’avenir numérique mondial.
En conclusion, le projet Waterworth de Meta illustre l’importance stratégique des câbles sous-marins dans le contexte géopolitique actuel et leur rôle crucial dans le développement des infrastructures numériques mondiales.
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