Un extrait de Stress d’origine professionnelle, par William DAB
Le stress est un phénomène essentiellement ressenti. Les facteurs psychosociaux de risque au travail peuvent être regroupés autour de six axes. Parmi ces nombreux facteurs, ceux qui concernent plus particulièrement les ingénieurs et les managers sont : le contenu du travail, notamment en termes de quantité d’informations à traiter ; les changements organisationnels ; et l’environnement physique (des facteurs comme le bruit, la chaleur, la saleté potentialisent le stress).
Si certains secteurs d’activité sont à risque élevé de stress (notamment ceux qui comportent des circonstances exposant à la violence et aux incivilités), aucun secteur ne peut être considéré comme épargné. C’est un risque qui peut toucher tous les métiers et tous les niveaux hiérarchiques. Au total, parmi les nombreux déterminants du stress, il faut garder à l’esprit que les principaux sont actuellement la crainte de perte de l’emploi, les réorganisations, l’irruption des procédés numérisés, la surcharge de travail, les brimades et le harcèlement. Les organisations susceptibles de produire du stress élevé se caractérisent par des responsabilités organisées de façon confuse et dysfonctionnelle, des procédures de contrôle qui excluent toute confiance interpersonnelle, des changements permanents et non expliqués, et un déséquilibre important avec la vie privée.
Mesure du stress : des outils quantitatifs et qualitatifs
On ne peut gérer et améliorer que ce que l’on mesure. Ce principe de base de la gestion des affaires humaines s’applique aux risques professionnels. Comme tous les autres risques, le stress doit être évalué. Cependant, la mesure n’est pas un but en soi. C’est une aide à la décision. La mesure du stress peut avoir cinq finalités : identifier le phénomène ; évaluer son importance ; connaître les facteurs associés à sa fréquence ; évaluer l’efficacité des outils de prévention ; guider l’allocation des ressources. Il existe de très nombreux outils de mesure du stress, la plupart étant des auto-questionnaires comportant des réponses fermées. Il est recommandé de choisir des questionnaires ayant les propriétés suivantes : leur validité et leur fiabilité en langue française ont été évaluées et publiées ; ils s’intéressent au phénomène lui-même et aux différents facteurs stressants ; ils permettent des comparaisons valables ; pour cela, ils doivent permettre de calculer de façon explicite des scores ; ils demandent une durée de passation qui soit compatible avec le contexte du recueil des données.
Mais il ne suffit pas de recueillir des données de bonne qualité. Il faut aussi savoir les analyser. Au plan statistique, les enquêtes par questionnaire ne peuvent être valablement analysées que si les effectifs d’employés sont suffisants, ce qui dépend de divers paramètres, principalement le nombre de groupes à comparer (âge, sexe, métier, etc.) ; en pratique, l’effectif minimum indispensable est de 100 employés. Si la mesure est une nécessité pour révéler les problèmes et les gérer en appréciant les résultats obtenus, l’approche quantitative ne saurait monopoliser les démarches d’analyse du stress. Les approches qualitatives ont toute leur place dans une démarche raisonnée de prévention du stress et les deux outils se complètent. Les entretiens semi-structurés individuels ou en groupes apportent des informations sur le contexte et le vécu qu’il est difficile de cerner par des questionnaires. Ils permettent d’explorer plus finement le vécu du travail, les relations avec l’environnement, l’interaction entre la vie privée et la vie professionnelle. Schématiquement, les questionnaires permettent d’obtenir une vision populationnelle, tandis que les approches qualitatives explorent plutôt le vécu individuel.
Exclusif ! L’article complet dans les ressources documentaires en accès libre jusqu’au 13 octobre 2021 !
Stress d’origine professionnelle, par William DAB
Cet article se trouve dans le dossier :
Soft skills : replacer l’humain au cœur de l’industrie
- Soft skills : les compétences utiles pour la carrière des ingénieurs
- Comment communiquer efficacement entre collègues et éviter les conflits ?
- Industrie, la RSE indispensable pour la « pérennité » des entreprises
- Burn-out : comment bien se préserver au travail ?
- Mesurer le stress pour mieux s'en défaire
- Carrefour de l’Industrie : le rendez-vous pour comprendre l’industrie du futur
- Compétences des ingénieurs: l’importance des “soft skills”
- Une nécessité d'interdisciplinarité pour les ingénieurs
- Intégrer les questionnements éthiques en entreprise
- Soft skills : replacer l’humain au cœur de l’industrie
Dans l'actualité
- Les nuisances sonores coûtent plus de 155 milliards d’euros par an en France
- Pourquoi et comment avoir une approche éthique dès la R&D ?
- L’industrie 4.0 implique de repenser la formation des salariés et des étudiants
- « La maîtrise des risques passe par la connaissance des évènements et le partage des expériences »
- Ethique dans l’ingénierie : une responsabilité sociétale encore trop peu encadrée
- Burn-out : comment bien se préserver au travail ?
- Soft skills : les compétences utiles pour la carrière des ingénieurs
- Pilote de chasse : un métier ultra exigeant, mais passionnant !
- Burn-out : l’intelligence artificielle pourrait repérer plus facilement des premiers signes
- Mesurer l’état cognitif des pilotes d’avion soumis à un fort niveau de stress
Dans les ressources documentaires