Afin de développer les technologies quantiques qui promettent de révolutionner le monde de demain, il est nécessaire d’acquérir de profondes connaissances sur les lois de la mécanique quantique, ainsi que de développer des instruments capables de mesurer de tels phénomènes. C’est dans ce but qu’une équipe de chercheurs de l’Université Bar-Ilan, dirigée par Prof. Aviad Frydman et Prof. Beena Kalisky, ont développé un instrument capable de mesurer les effets associés aux transitions de phases quantiques, phénomène physique qui sera au cœur de ces technologies du futur.
Les transitions de phases dites classiques sont observables chaque jour par le commun des mortels. Faites bouillir de l’eau ou bien faites fondre un glaçon et vous observerez une transition de phase. En d’autres termes, il s’agit d’un changement de l’état (liquide, solide, gazeux) ou bien des propriétés d’un matériau. Si les transitions de phase qui nous sont familières se produisent lorsque l’on change la température d’un matériau, il est notamment possible d’observer de telles transitions en changeant la pression exercée sur celui-ci ou bien le champ magnétique qui l’entoure. Si les transitions de phases qui ont lieu dans l’eau de vos pâtes ou dans votre verre de pastis sont bien comprises car décrites très justement par la physique classique, les transitions de phases qui se produisent dans le monde microscopique nécessitent l’emploi des lois de la mécanique quantique pour être décrites précisément.
Dans ce monde microscopique, les familières bulles de vapeur deviennent par exemple des fluctuations quantiques dans le champ magnétique émis par les matériaux qui changent de phase. La compréhension du comportement de ces « bulles quantiques » est au cœur d’un vaste sujet de recherche. À l’aide d’un microscope capable de détecter des champs magnétiques extrêmement faibles, l’équipe de l’Université Bar-Ilan est parvenue à imager ces fluctuations quantiques pour la première fois, nous en apprenant plus sur ces phénomènes physiques fondamentaux, ouvrant ainsi la voie à l’analyse de systèmes quantiques complexes.
Rédacteur : Arnaud Courvoisier, doctorant à l’Institut Weizmann
Source : www.diplomatie.gouv.fr
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