La startup lyonnaise Meersens passe au crible l’exposome, soit tout ce qui peut avoir une influence sur votre santé dans votre environnement immédiat. Pour ce faire, l’entreprise propose son application Meersens, son boîtier mBox et ses biocapteurs mSens.
Meersens calcule le risque sanitaire permanent que ses utilisateurs rencontrent dans leur vie quotidienne. Son application passe au crible la qualité de l’air, de l’eau, les UV, les ondes, le bruit et la nourriture. Elle analyse l’exposome dans son ensemble, mais permet surtout de le mettre en perspective avec le profil pathologique propre à chacun de ses utilisateurs.
En utilisant la géolocalisation de votre téléphone ou en scannant un produit, l’application vous expose les risques potentiels liés à votre environnement immédiat. L’application propose aussi des solutions et des alternatives pour diminuer le risque. « La solution va adapter le risque qu’elle identifie en fonction de votre profil santé, explique Morane Rey-Huet, CEO et co-fondateur de Meersens. Les préconisations seront par exemple différentes si vous êtes une femme enceinte, un sportif aguerri ou si vous êtes asthmatique ».
Une application communautaire
La technologie repose sur une intelligence artificielle qui recoupe un ensemble de bases de données disponibles en Amérique et en France. « Nous faisons du data-mining et du machine learning pour arriver à projeter une logique prédictive par rapport à l’usage et aux pathologies de l’utilisateur », complète Morane Rey-Huet.
En plus de l’utilisation de ces bases de données, l’application propose un côté communautaire « comme Waze ». Les utilisateurs deviennent des lanceurs d’alertes des risques sanitaires sur la plate-forme. L’alerte est confirmée ou infirmée par les autres pour forger le niveau de crédibilité et de pertinence de chaque utilisateur. « Cela rend le système fiable et évite que quelqu’un puisse dénigrer un restaurateur ou un industriel par pure vengeance », projette Morane Rey-Huet.
Un objet connecté des plus innovants
Dans les lieux privés, un objet connecté permet de faire des mesures supplémentaires. « ll dispose de trois emplacements pour des capteurs spécifiques, car les personnes sont inquiétées par deux à trois types de pollution par nature, affirme Morane Rey-Huet. Le côté modulaire permet de personnaliser l’appareil en fonction des besoins de chacun ».
De la taille d’un smartphone, l’objet est facilement transportable. Il proposera dès sa sortie sept biocapteurs mSens réutilisables, pendant 6 à 12 mois, pour mesurer l’exposome gazeux : les COV, le CO2, les UVA, les UVB, les PM2,5, les ondes électromagnétiques de 2,4 GHz et le bruit. Ces capteurs privilégient les technologies non destructives et non invasives.
« Nous allons commencer à proposer des capteurs sur la qualité de l’eau en 2019, annonce Morane Rey-Huet. Dans certains cas, en particulier pour le radon ou le plomb, nous allons devoir proposer des capteurs à usage unique ». L’entreprise prévoit toutefois de les recycler en les reconditionnant pour de nouvelles utilisations.
Les données personnelles et médicales sont stockées sur un serveur santé dédié. L’entreprise assure qu’elles demeurent la propriété de l’utilisateur et « que ces données ne seront jamais communiquées ou utilisées hormis pour calculer l’indice de risque de l’utilisateur ».
Le lancement officiel du produit est programmé pour le 6 janvier prochain lors du CES de Las Vegas. La pré-vente sera lancée d’ici début février via une campagne de crowdfunding. La box sera vendue au prix de 99 euros, les biocapteurs seront proposés entre 1 et 30 euros. L’application est pour sa part déjà disponible gratuitement sur iOs et Android.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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