900 millions d’euros de travaux
Pendant de nombreuses années, la France se caractérisait par l’existence de plusieurs zones de prix pour son marché du gaz (8 zones de prix en 2003, 5 en 2005, 3 en 2009 et 2 en 2015). Depuis le 1er novembre, cette époque est révolue : la France ne possède plus qu’une seule zone de prix pour son réseau gazier.
Ce marché unique, baptisé « La Trading Region France » (TRF), qui signe l’aboutissement d’un chantier débuté il y a 15 ans, est le fruit de la coopération inédite entre les deux gestionnaires de réseaux de transports de gaz en France, GRTgaz et Téréga (ex-TIGF), grâce à l’appui de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
Les investissements dans les infrastructures gazières nécessaires à cette zone unique et à l’amélioration des capacités de transit entre les deux PEG (point d’échange de gaz) s’élèvent à près de 900 millions d’euros.
Le point d’orgue de ce chantier : les mises en service récentes des renforcements des artères Val de Saône et Gascogne-Midi, développés respectivement par GRTgaz et Téréga. Pour assainir le flux entre le Nord et le Sud du pays, GRTGaz a investi 720 millions d’euros dans le développement du projet de canalisation Val de Saône tandis que Terega (ex-TIGF) a achevé la mise en service du gazoduc Gascogne-Midi, pour un montant d’investissement de 152 millions d’euros.
Fin de la disparité des prix Nord-Sud
France Chimie, l’organisation représentant les entreprises de la chimie en France, s’est félicitée de la mise en place d’une zone unique de prix pour le réseau gazier français, une avancée majeure qu’elle réclamait depuis des années.
En effet, le système de zones était responsable d’un fort différentiel de prix entre le Nord et le Sud du pays, pénalisant surtout les sites industriels implantés dans le sud et principalement en hiver, période de fortes demandes.
La raison de ce déséquilibre ? Depuis des décennies, la capacité de liaison entre les réseaux gaziers Nord et Sud était insuffisante et provoquait des congestions chroniques très coûteuses sur l’une des deux zones, les points d’échange (PEG) Nord et Sud.
Ce marché unique est conçu pour devenir bénéfique aux consommateurs et surtout aux industriels gazo-intensifs. Selon GRTgaz et Téréga, alors que la France importe la quasi-totalité de son gaz, la zone de marché unique permettra d’obtenir « un marché français plus liquide, plus compétitif » ainsi qu’« une sécurité d’approvisionnement de la France renforcée car les risques de congestion entre le Nord et le Sud diminuent ».
En outre, « avec la TRF, l’ensemble du marché français est désormais interconnecté aux principales places de marché européennes ».
Aliye Karasu
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