Mauvais calcul ou victime de la concurrence chinoise sur le marché des drones de loisirs, Parrot a décidé de tailler dans ses effectifs pour sauver cette activité. Au menu: recentrage accéléré sur le marché des drones civils professionnels.
Dans un communiqué du 9 janvier, la société française spécialiste des drones de loisirs annonçait la mauvaise nouvelle: “Parrot envisage […] un plan qui pourrait aboutir à réduire les effectifs d’environ 290 personnes sur un total de 840 salariés actuellement dédiés aux activités Drones du Groupe”.
L’impossible combat contre les géants chinois
Dès septembre 2016, un premier communiqué annonce déjà que ça va mal et revoit les perspectives de croissance à la baisse. La période de Noël n’aura pas suffit. Car depuis les succès de 2010 avec le lancement de son premier drone pilotable par smartphone, le marché des drones de loisirs a bien changé. Des géants chinois sont arrivés tels que Dji ou Xiaomi. Des produits à bas coûts et une force de vente sur le secteur des jouets et du loisirs sans commune mesure avec l’entreprise française. A titre d’exemple, on estime le chiffre d’affaires de Dji à 1,5 milliards de dollars en 2016 (+50% par rapport à 2015). Cependant, si les résultats ont été pires que prévu, il ne faut pas penser que Parrot ne s’y était pas préparé.
Recentrage ves les drones professionnels
Sur le secteur des loisirs, Parrot va donc resserrer sa gamme et vise une clientèle haut de gamme exigeante et prête à mettre le prix de l’innovation technologique. Du coup, Parrot va suivre l’évolution du marché et se recentrer très clairement sur le secteur des drones professionnels. Plusieurs acquisitions (Sensefly, Airinov, PIX4D) en 2015 et 2016 le laissait déjà pressentir. Concrètement, les premiers services arrivent. Ainsi, Parrot a annoncé mi-janvier le lancement d’un service commun entre Air Parrot Support et Bureau Veritas. Ce service clé-en-main d’inspection par drone pourra servir tant dans l’industrie que le bâtiment (inspection de bâtiment, d’infrastructures par photographie aérienne, modélisation 3D, thermographie etc.). Dans la même veine, le groupe annonçait début janvier l’alliance entre Sensefly et Agribotix (société proposant acquisition de données agricoles par drones et gestion des données sur une platforme en ligne) afin d’offrir un service encore plus varié. Car plus encore que sur le drone lui-même, dans le secteur professionnel c’est le service qui va faire la plus-value. A ce titre, PWC estimait en 2016 que le marché mondial des services commerciaux par les drones pourrait atteindre plus de 120 Md d’euros d’ici 2020.
Alliance et cession d’actifs
En parallèle de cette restructuration, sur le marché automobile, Parrot Automotive, qui fournit aux constructeurs des équipements pour les voitures connectées, devrait s’allier avec Faurecia pour conforter sa place sur ce secteur. L’accord avec Faurecia, actuellement en discussion, doit aboutir à une prise de participation progressive de l’équipementier automobile dans Parrot qui pourrait se transformer dans les 5 ans à un rachat complet. Par ailleurs, Parrot a cédé Varioptic (start-up française acquise en 2011 spécialisée dans les lentilles optiques liquides), à l’américain Invenios, spécialiste des dispositifs à base de verre (capteurs, microstructure 3D…) pour un montant non communiqué.
Sophie Hoguin
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