Bien entendu, le marché des nouvelles technologies sera toujours particulièrement avide de nouveaux concepts plus ou moins industriels qui viendront apporter leur part de buzz dans un éco système particulièrement dynamique. Ainsi, après avoir largement parlé du SaaS, ce dernier semble s’estomper au profit de l’incontournable Cloud Computing qui vient jusqu’à apparaître dans nos spots publicitaires télévisuels !
Oui mais voilà, l’industrie des nouvelles technologies ne se limite pas aux effets d’annonce. En effet, force est de constater que le système d’information des entreprises, bien que de plus en plus agile, s’appuie encore fortement sur des environnements « historiques » qui lui confèrent une pérennité certaine.
Ainsi, les traditionnels environnements Mainframe et AS/400, annoncés pour mort il y a quelques années, semblent faire de la résistance à bien des égards et notamment dans le domaine des applications stratégiques : métiers, sectorielles, gestion et finance. On estime qu’en 2011, l’environnement Mainframe assure plus de 85 % des transactions réalisées dans le monde !
Nous sommes bien loin des constats pessimistes lancés à la hâte par de nombreux fournisseurs désireux de commercialiser de nouveaux systèmes encore trop peu matures pour supporter des opérations stratégiques. Les utilisateurs ne s’y sont pas trompés et nombre de DSI ne se séparerait aujourd’hui de leur Mainframe pour rien au monde. Il n’est ainsi pas rare d’étendre les DSI s’exclamer : « Me débarrasser de mon Mainframe ? Pas question, il est au centre du bon fonctionnement de mon SI et héberge mes applications business et financières les plus stratégiques ! »
Mais pourquoi un tel succès ? Les raisons sont finalement assez simples et de bon sens : un environnement stable et éprouvé, la garantie d’une meilleure sécurité ou encore des coûts d’évolution et d’exploitation contenus. Ces arguments s’opposent aux détracteurs parlant uniquement d’ergonomie, d’intuitivité… Les usages sont tout simplement différents et ne prennent pas en compte les mêmes applications.
Pour autant, les environnements Mainframe tendent à se dépoussiérer et à s’orienter vers une approche Mainframe 2.0. Cette petite révolution en marche depuis quelques années a permis aux DSI de conserver leurs infrastructures et de capitaliser sur ces dernières, tout en modernisant l’usage de leurs applications. Nouvelles applications, nouvelles interfaces, intégration des nouveaux usages sont désormais des éléments et des axes d’amélioration existant dans l’industrie Mainframe. Les applications héritées sont donc modernisées et mise au goût du jour tout en conservant leurs qualités premières.
Même dans les domaines de type SOA (Service-oriented architecture) et Web services, le marché continue de croître à un rythme soutenu. Ainsi, selon une étude menée par BMC, 52 % des personnes interrogées considèrent que les environnements Mainframe jouent un rôle critique dans leur stratégie de mise en œuvre des SOA ou de Web services. L’on notera enfin que la bonne reprise du marché des serveurs profite largement aux nouveaux environnements Mainframe.
Il serait donc prématuré de ne plus positionner le Mainframe dans les axes de développement du SI. Il devrait continuer de fonctionner de manière intensive pendant de nombreuses années et jouer un rôle central dans le bon fonctionnement des DSI.
Par Yann COGNARD, Responsable Commercial de France Macro 4
Déjà paru :
Les mashups d’entreprise et le Cloud
Les systèmes CRM, une composante essentielle de la performance des entreprises