« L’objectif de ce programme est de s’assurer que 100 % des communautés côtières qui ont un risque de tsunami soient considérées comme prêtes à réagir dans le cas d’un tsunami », annonce Vladimir Ryabinin, secrétaire exécutif de la Commission océanographique intergouvernementale de l’Unesco (COI) à l’occasion d’une conférence de presse organisée le 21 juin au siège de l’Unesco à Paris.
« En l’état, plus de 40 communautés dans 21 pays partout dans le monde, dans les Caraïbes, dans le Pacifique, dans l’océan Indien, sont reconnues par le COI comme étant prêtes à réagir en cas de tsunami, partage Vladimir Ryabinin. Ce n’est pas assez : il y a des milliers de communautés qui risquent de subir un tsunami. »
Être « tsunami ready », qu’est-ce que cela implique ?
Douze indicateurs permettent de dire si une communauté est prête à affronter un tsunami. L’Unesco la qualifie alors de « tsunami ready ». Ces indicateurs couvrent l’évaluation de la menace, la préparation de la communauté face à cette menace et les réponses mises en œuvre pour y répondre. La dernière étape est la réalisation d’un exercice d’évacuation en temps réel. Ce dernier permet de tester la préparation locale, le système de prévention des risques et de sensibiliser la population locale.
« Le concept clé dans le développement de la préparation des communautés aux tsunamis, c’est la liaison entre la recherche, la science et la préparation des communautés, explique Bernardo Aliaga, spécialiste du Programme de la COI-UNESCO. Il faut lier tout cela avec les organismes de réponse à l’urgence : la protection civile, les pompiers, la police, l’armée… »
Le risque de tsunami en Méditerranée
« En Méditerranée, la probabilité d’avoir une vague d’un mètre, soit une vague catastrophique, dans les 30 prochaines années est très élevée », assure Vladimir Ryabinin. La question de la préparation est technologique, mais aussi psychologique. « Le principe de base : là où il y a eu un tsunami, il y aura un tsunami à l’avenir », rappelle-t-il. Les scientifiques pointent les côtes de la mer Égée, du Maghreb, de la Turquie, la Côte d’Azur et la région du Stromboli en Italie, comme les zones les plus à risque de tsunami en Méditerranée.
Il y a urgence à préparer les centaines de communautés menacées en Méditerranée, alerte l’Unesco. Car aujourd’hui aucune communauté n’est reconnue « tsunami ready » dans la région. Certaines communautés ont tout de même commencé le travail. Bernardo Aliaga cite par exemple l’île de Samos, les municipalités d’Alexandrie et d’Istanbul, le Maroc, l’Égypte qui devraient être reconnus « tsunami ready » en 2023.
Pour sa part, la France commence sérieusement à se préparer à cette éventualité. Un exercice de simulation de tsunami a ainsi eu lieu à Cannes le 5 novembre dernier. Et un exercice d’alerte tsunami s’est déroulé à l’aéroport de Nice Côte d’Azur ce 20 juin 2022.
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