Sur le marché français, la part de l’open source a presque triplé en huit ans. Aujourd’hui, il représente 50 000 emplois dans le secteur des logiciels et services associés dont les principaux domaines sont le développement, le conseil et les infrastructures.
Grâce à un écosystème structuré en clusters, qui rassemblent près de 450 entreprises, la France apparaît comme un acteur majeur de l’open source en Europe.
Preuve du dynamisme des entreprises françaises, Linagora, un acteur majeur de cet écosystème, a remporté en octobre les deux principaux appels d’offres portant sur le support de logiciels libres dans les ministères. Le premier est un accord-cadre interministériel qui se repose sur le principe de mutualisation des prestations de support auprès de 42 ministères et autres entités administratives. Le second contrat de support avait à l’origine été mis en place pour favoriser la mise en concurrence et ne pas tout miser sur un unique acteur, précise le site lemagit.fr.
Malgré sa diffusion dans de nombreuses entreprises, l’open source est encore trop souvent confondu avec le logiciel libre. Selon la définition de la Free Software Foundation, le « logiciel libre » représente un mouvement social qui met en avant la liberté de l’utilisateur. L’Open source, qui fait référence à celle de l’Open Source Initiative, s’intéresse plus aux questions pratiques en termes de performance. Les logiciels Open source ont une vocation économique : réduction des coûts de développement, amélioration des codes, collaborations…
La bonne tenue de ce secteur s’explique par la mise en place de différents modèles économiques adaptés aux besoins spécifiques des entreprises. Les modèles les plus connus sont le « support et services » et « l’open-core ». Le premier s’appuie sur la fourniture de services pour les utilisateurs d’un produit open source : support, formation, conseil, travail de personnalisation… Dans le second modèle, le fournisseur de la solution open source offre une version améliorée comme un logiciel commercial propriétaire. Parmi les fournisseurs qui se servent de ce modèle figurent Cloudera, SugarCRM et MongoDB.
Mais paradoxalement, le secteur open source français a du mal s’imposer dans l’hexagone sans avoir réussi auparavant son développement à l’étranger ! Des projets ont commencé leur carrière à l’étranger, et en particulier aux États-Unis où des capitaux risqueurs n’ont pas hésité à investir massivement. Le meilleur exemple est certainement Docker qui a levé 160 millions de dollars. Cette solution facilite les déploiements d’applications, car elle permet d’embarquer une application dans un conteneur virtuel qui pourra s’exécuter sur n’importe quel serveur. Cette start-up a rapidement noué des partenariats technologiques avec les éditeurs de distributions GNU/Linux comme Canonical (Ubuntu), Red Hat (Fedora) ainsi qu’avec OpenStack. En France, Alter Way a été l’une des premières SSII à signer un accord de partenariat avec Solomon Hykes, le fondateur de Docker.
Par Philippe Richard
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