Le gouvernement britannique a annoncé vendredi dernier les noms des groupes choisis pour installer sur neuf sites plusieurs milliers d'éoliennes au large de ses côtes : 6.400 éoliennes seront plantées en mer dans les 10 prochaines années. Explications.
Le gouvernement britannique a annoncé vendredi dernier les noms des groupes choisis pour installer sur neuf sites plusieurs milliers d’éoliennes au large de ses côtes : 6.400 éoliennes seront plantées en mer dans les 10 prochaines années.Elles devraient fournir près d’un quart de l’énergie du pays, un projet presque aussi ambitieux que le développement de la recherche de pétrole en mer du Nord dans les années 70.Le Crown Estate, le domaine royal propriétaire des côtes, est allé plus loin que prévu, en annonçant l’attribution de sites pour développer 32 gigawatts d’éolien, au lieu des 25 GW attendus. Il estime qu’il faudra aux promoteurs choisis investir au total 100 milliards de livres pour y parvenir, sachant que la construction des parcs ne démarrera pas avant 2014.
Un effort massif et 100% européen
Les gagnants de la plus vaste enchère éolienne jamais organisée dans le monde sont tous européens, et comprennent les grandes compagnies d’énergie du continent, mais aucune française, dont les allemandes RWE et E.ON, les britanniques Centrica et Scottish and Southern Energy(SSE), l’espagnole Iberdrola, la suédoise Vattenfall, la portugaise EDPRenovaveis, la néerlandaise Eneco, ou d’autres grands groupes comme le norvégien Statoil, l’allemand Siemens et Fluor Corp.En annonçant les résultats des enchères, le Premier ministre GordonBrown a estimé que ces projets apporteraient des investissements de 75 milliards de livres à l’industrie britannique et créerait 70.000 emplois d’ici 2020.Le Crown Estate évalue le montant des investissements nécessaires à 75 milliards de livres pour installer les éoliennes, 15 milliards pour les infrastructures de transmission électrique et 5 à 10 milliards pour étoffer les industries et autres éléments de la chaîne d’approvisionnement du secteur éolien, notamment en renforçant la capacité de production d’éoliennes en Grande-Bretagne.Pour l’instant, l’éolien offshore coûte environ 3 millions d’euros ou livres par mégawatt installé, mais ce coût devrait baisser si les industries se multiplient.La plus grande parcelle vendue aux enchères, située dans le DoggerBank, et où 9 GW d’éoliennes sont prévus, a été attribuée à un consortium détenu à part égale par Scottish and Southern Energy, RWENpower Renewables (groupe RWE), Statoil et Statkraft.
Ces vastes projets s’annoncent difficiles, car la plupart des éoliennes (de 3 MW chacune) devront être installées par 30 mètres de profondeur et très loin des côtes, jusqu’à 285 km du rivage, alors que la plupart des éoliennes projetées par les deux premiers tours d’enchères organisés par Londres depuis 2000 sont plantées au plus à 20 mètres.Selon le PDG du groupe éolien Mainstream Renewable Power, Eddie O’Connor, il faudra pour épauler ces immenses projets installer sur la côte est du Royaume-Uni un nouveau site portuaire, des installations manufacturières ainsi que des services financiers et un centre de recherche. Mainstream Renewable Power allié à Siemens Project Ventures, ainsi que Hochtief Construction, ont remporté la parcelle de la zone de Hornsea, où doivent être installés 4 GW.Autre défi pour l’opérateur du réseau électrique National Grid, il faudra gérer l’intermittence de la production des parcs éoliens. Mais National Grid s’est dit confiant de pouvoir gérer les pics et les creux.
Un supergrid européen s’impose
Selon O’Connor, un nouveau supergrid, un réseau de câbles sous-marins reliant la Norvège, la Grande-Bretagne et le Danemark–sera également vital pour la réussite des projets de ces enchères.Justement en décembre, neuf pays d’Europe ont conclu un accord pour installer en mer du Nord et en mer d’Irlande un réseau de transmission mais aucun investisseur ni plan concret n’est encore annoncé. Les pays concernés doivent tenir des réunions régulières dès février.Il faudra enfin que Londres mette en place des mécanismes financiers qui attireront les investisseurs et sécuriseront leurs apports, estiment les milieux financiers.
Voici les résultats des enchères :
1. Zone Moray Firth : attribuée à Moray Offshore Renewables,consortium détenu à 75 % par EDP Renovaveis et à 25 % par SeaEnergyRenewables = 1,3 GW2. Zone Firth of Forth : attribuée à SeaGreen Wind Energy, consortium détenu à parts égales par SSE Renewables (groupe SSE) etFluor = 3,5 GW3. Dogger Bank Zone : attribuée au Forewind Consortium, qui est détenu à parts égales par SSE Renewables (groupe SSE), RWE Npower Renewables (groupe RWE), Statoil et Statkraft = 9 GW4. Hornsea Zone : attribuée à Siemens Project Ventures et Mainstream Renewable Power, avec Hochtief Construction = 4 GW5. Norfolk Bank Zone : attribuée à East Anglia OffshoreWind, Scottish Power Renewables (filiale d’Iberdrola), VattenfallVindkraft (groupe Vattenfall = 7,2 GW6. Hastings Zone : attribuée à Eon Climate and Renewables UK (groupe E.ON) = 0,6 GW7. Zone de l’Ime de Wight ouest : attribuée à Eneco New Energy (groupe Eneco) = 0,9 GW8. Bristol Channel : attribuée à RWE Npower Renewables (groupe RWE Innogy) = 1,5 GW9. Mer d’Irlande : attribuée à Centrica Renewable Energy, avec RES Group = 4,2 GW
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