L’écosystème français des éditeurs de logiciels est dynamique. Il affiche une nouvelle fois une croissance à deux chiffres, avec 12 % enregistrés sur 2017. Mieux, les entreprises de moins de 5 millions d’euros de chiffres d’affaires enregistrent près de 50 % de croissance sur deux ans.
C’est le premier constat du dernier baromètre Top 250 de Syntec Numérique et EY. Réalisé auprès de 341 éditeurs français de logiciels, il dresse un panorama précis de cet écosystème qui a généré un chiffre d’affaires cumulé de 15 milliards d’euros. Cette croissance est tirée notamment par les éditeurs sectoriels (193 éditeurs parmi lesquels deux poids lourds, Dassault Systèmes et Criteo) et par les éditeurs « particuliers et jeux vidéo » (+28 % de croissance entre 2015 et 2017).
« Nous assistons à l’émergence progressive d’acteurs capables de franchir les paliers de 10 et 50 millions d’euros de chiffre d’affaires, en s’appuyant notamment sur des financements externes significatifs, des investissements R&D massifs et une stratégie marquée de développement à l’international », constate Jean-Christophe Pernet, Associé EY.
Résultat, entre 2015 et 2017, les effectifs totaux ont augmenté de 16 % sur l’ensemble du panel, soit près de 25 000 emplois créés en deux ans, dont près de 10 000 emplois chez les pure players.
Le SaaS et la transformation numérique
Cette consolidation du secteur s’explique aussi par le fait que la moitié (57 %) des éditeurs de logiciels français âgés de moins de huit ans dégagent un bénéfice d’exploitation en 2017. Cela démontre leur capacité à créer des modèles économiques viables, ce qui rassure certainement le secteur de la banque/assurance qui occupe la première place (l’industrie et le secteur public, respectivement sur la seconde et troisième marche de ce podium) des secteurs d’activité des clients des éditeurs de logiciels.
Autre fait marquant, la croissance du SaaS (Software as a Service). Ainsi la part du chiffre d’affaires de ce panel réalisée en SaaS atteint 31 % en 2017 contre 26 % en 2015. En entamant leur transformation numérique, de nombreuses entreprises migrent en effet une partie de leur Système d’information (SI) dans le Cloud en souscrivant à des abonnements plutôt que d’acheter des licences perpétuelles. Principale motivation : plus de flexibilité dans la gestion du parc informatique afin de répondre précisément à l’évolution de leur activité.
Dernier constat majeur : l’internationalisation. La part du chiffre d’affaires réalisée à l’international progresse de manière relativement linéaire selon la taille des sociétés : de 15 % chez les plus petits éditeurs (moins de 5 millions d’euros) à 59 % chez les plus gros acteurs (plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires).
Mais attention à ne pas tomber dans trop de triomphalisme sur la conquête du monde. L’Hexagone reste pour bon nombre d’éditeurs de logiciels le principal moteur de la croissance.
Philippe Richard
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