« Le coût de l’électricité renouvelable et de son stockage est en déclin continu et pourrait se stabiliser vers 5 roupies (7 centimes d’euros NDLR) le kWh » écrivent les co-auteurs de ce rapport stratégique. Cela permettra à l’Inde de se diriger de façon décisive vers les énergies renouvelables pour les projets électriques futurs. Ces spécialistes ajoutent qu’ « il est peu vraisemblable qu’il y ait de nouveaux investissements dans le charbon, le gaz fossile ou l’énergie nucléaire ».
La banque américaine Morgan Stanley vient de publier une étude ( « Energy storage: the underestimated disruptor ») où est souligné le fait que nombreux sont ceux qui n’ont pas encore compris l’importance du tsunami du stockage batterie qui est en train de se former. Le cabinet Deloitte abonde dans le même sens et annonce une croissance exponentielle.
Selon Tony Seba de Stanford University les gas peakers (centrales à gaz spécialisées en gestion de pointe) ne seront plus compétitives dès 2020. Cet auteur du best-seller « Clean Disruption » estime que la « disruption est inévitable pour des raisons économiques. Les gouvernements peuvent aider à créer des emplois et de la richesse ou au contraire freiner et nous rendre plus pauvres mais ne peuvent pas la stopper ». Dans son ouvrage qui vient de paraître, « La révolution Tesla », le chercheur hollandais Rembrandt Koppelaar, professeur à l’Imperial College London, explique lui aussi « pourquoi Big Oil a perdu la guerre de l’énergie ».
Alors que la Gigafactory du Nevada a commencé à produire des batteries, Elon Musk envisage d’en construire une seconde en Inde. Le Premier Ministre indien a visité l’usine Tesla de Fremont en Californie il y a un an et demi. Une troisième sera construite en Europe. Peut être en Finlande, sur l’île de Chypre ou encore en Lituanie.
Avant le déluge (Before the flood)
Pour que le monde entier passe au 100% Renouvelable Elon Musk et les cerveaux de la Silicon Valley estiment que 100 Gigafactories suffiront. Un tel déferlement est-il vraiment envisageable ? « On a d’abord le mépris de l’adversaire » explique Philippe Silberzahn, spécialiste de l’innovation de rupture, dans un article intitulé « Tout va très bien Madame la Marquise ». Avec des analyses naïves du genre « Nous on est gros, alors que Tesla est un petit moustique ». Silberzahn ajoute: « on a ensuite le syndrome de la dinde: celle qui juge que demain sera toujours comme aujourd’hui ». Et on a au final la noyade. « D’abord ils vous ignorent, ensuite ils se moquent de vous, après ils vous combattent et enfin, vous gagnez ».
Dans un autre article intitulé « Le Dilemne de l’innovateur » Silberzahn explique avec pédagogie que « l’erreur du bourrage (« cramming « en anglais) consiste à raisonner à partir de son marché, et de son réseau de valeur, en se demandant comment l’innovation de rupture pourrait servir ce marché et ce réseau, et plus généralement son modèle d’affaire, au lieu de raisonner à partir de l’innovation elle-même en se demandant quel nouveau marché et quel nouveau réseau de valeur, et donc quel nouveau modèle d’affaire, elle pourrait permettre de construire. »
Dans l'actualité
- La Chine suspend la construction d’une trentaine de centrales charbon
- Charbon : l’Allemagne a éliminé l’équivalent de la production de 2 EPR
- Vers une sortie du charbon en Allemagne ?
- Le charbon bientôt chassé par l’éolien et le solaire !
- Les centrales à charbon européennes perdent de l’argent !
- 24% de charbon en moins pour l’électricité européenne en 2019
Dans les ressources documentaires