Voilà une annonce qui a fait bondir plus d’un Républicain américain. Quelques mois à peine après la levée partielle des sanctions économiques à son encontre, l’Iran a signé un accord de vente de 32 tonnes d’eau lourde produite dans le réacteur d’Arak, à une entreprise américaine.
C’est Abbas Araqchi, le chef iranien de négociation sur le dossier nucléaire, qui l’a confirmé suite au feu vert de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Ce contrat de fourniture de 32 tonnes d’eau lourde, évalué à 8,6 millions de dollars (7,6 M€), est le premier en date depuis l’accord trouvé entre la République islamique et le G5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), et a provoqué l’ire de la frange républicaine du Congrès américain, par la voix de son leader, Kevin McCarthy, qui parle de « dangereux précédant ».
Double-usage
L’eau lourde sera stockée dans le laboratoire national de Oak Ridge dans le Tennessee pour être revendue sur le marché. Pour rappel, les atomes d’hydrogène de l’eau lourde sont des isotopes lourds, du deutérium. Sa production est destinée généralement à des application médicales ou de recherche, mais elle entre également dans la fabrication des bombes au plutonium. On parle de technologie à double-usage. C’est pourquoi sa fabrication sur le sol iranien alimentait les craintes du G5+1 et des pays limitrophes, à commencer par l’Arabie Saoudite.
Si l’achat direct par les américains ne fait pas partie intégrante de l’accord signé avec Téhéran, comme le rappelle John Kerry, le Secrétaire d’Etat américain ; la revente des surplus iraniens, en fait elle bien partie. Et ce afin de contrôler l’usage de toute l’eau lourde produite sur le territoire. Une règle qui vaut également pour l’uranium enrichi…
Romain Chicheportiche
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