Moins connu du grand public, Linux est incontournable. Sans son noyau, il n’y aurait pas de smartphones, de cloud et de serveurs. Toute l’économie tournant autour de l’informatique repose sur ses épaules. C’est la raison pour laquelle de nombreuses entreprises et bénévoles contribuent à son développement.
La lecture du rapport 2017 Linux Kernel Development révèle de nombreuses surprises. Et la principale: sans le kernel de Linux, point de salut pour l’informatique mondiale. Ce noyau (kernel en anglais) représente en effet la partie fondamentale de certains systèmes d’exploitation comme les distributions GNU/Linux Debian, Ubuntu, Opensuse ou encore Fedora pour ne citer que les plus connues du grand public (sans compter les versions professionnelles).
Il gère les ressources de l’ordinateur (ou d’un serveur) et permet aux différents composants – matériels et logiciels – de communiquer entre eux.
Seconde surprise de taille pour le grand public: Linux est partout ! Présenté il y a quelques jours, à l’occasion de la conférence Linux Kernel Summit en République Tchèque, ce rapport précise que le noyau Linux est utilisé dans 90 % des instances cloud public, 82 % des smartphones, 62 % du marché de l’informatique embarquée, sans oublier 99 % des superordinateurs. Sa dernière release (4.13) compte presque 25 millions de lignes de code.
500 entreprises
Résultat, près de 1700 développeurs, travaillant pour 225 entreprises, ont collaboré pour maintenir à jour, repérer des failles de sécurité 0-day et corriger les bugs de cette dernière version. Depuis le dernier rapport, publié l’année dernière, plus de 4 300 développeurs de plus de 500 entreprises ont apporté leurs contributions en lignes de code. Le kernel de Linux est donc un travail d’équipe parfaitement rodé qui rassemble des informaticiens de différents horizons.
Troisième surprise: la diversité des contributions. Ce dernier rapport indique que Intel, avec 13,1 % des contributions, est la société qui a le plus apporté au noyau entre les versions 4.8 et 4.13. Les développeurs indépendants représentent la deuxième force avec 8,2 % des contributions. Nous trouvons ensuite Red Hat (7,2 %), Linaro (5,6 %), IBM (4,1 %), des consultants (3,3 %), Samsung (3,2 %), Suse et Google (3 %) et AMD (2,7 %) pour ne lister que les 10 plus importants contributeurs de ce rapport.
La rapidité des correctifs
«Le kernel Linux est l’un des projets open source les plus importants et les plus réussis ayant pu voir le jour. Le développement du kernel prouve donc qu’il est capable de passer à l’échelle et de doubler sa vitesse de développement sans le moindre problème» concluent les auteurs du rapport.
Cette efficacité s’expliquerait-elle par la «surveillance» du Finlandais Linus Torvalds ? Le créateur de Linux (en 1991 lorsqu’il était encore étudiant en informatique) teste fréquemment les nouvelles versions du kernel. En cas d’erreurs ou de dysfonctionnements, il en informe les développeurs. «Peu de choses peuvent se targuer d’être aussi rapides qu’un développeur dont le dernier patch a cassé le poste de travail de Linus», constatent Jonathan Corbet (développeur du noyau Linux et éditeur du site LWN.net) et Greg Kroah-Hartman (mainteneur Linux), les deux auteurs de ce rapport…
Philippe Richard
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