Des œuvres perdues de Goya et de Van Gogh ont pu être découvertes après que les scientifiques aient développé un algorithme d’IA permettant de repérer les images antérieures dans les radiographies des peintures.
Dernièrement, des chercheurs de la Galerie nationale, de l’Université Duke et de l’University College London ont joué aux détectives afin d’essayer de percer les secrets du Retable de Gand des frères Hubert et Jean Van Eyck.
Saisi par les nazis dans les années 1940, il avait été retrouvé par les Monuments Men en 1945 (voir le film de George Clooney à ce sujet). Leur chef d’œuvre est inspiré de divers épisodes bibliques. Achevé en 1432, il se composait à l’origine de douze panneaux. Les deux sections d’ailes, chacune composée à l’origine de quatre panneaux – peints des deux côtés – pouvaient être entièrement ouvertes les jours de fête pour révéler les quatre panneaux centraux.
Pas de loupe comme Sherlock Holmes, mais un nouvel algorithme destiné à étudier les images à haute résolution acquises à l’aide de différentes techniques d’imagerie contenant des éléments de l’avant et de l’arrière des panneaux double-face du tableau.
Jusqu’à présent, il était difficile de distinguer les images sous-jacentes et les images superposées parce qu’elles ont toutes été fusionnées dans la radiographie. Les techniques d’imagerie ont leurs limites et le volume de données produites peut être décourageant à analyser.
Des compositions superposées ou modifiées
Une nouvelle approche, mêlant radiographie (outil précieux pour l’examen et la restauration des peintures) et l’intelligence artificielle (alimentées par le deep learning) peut être utilisée pour résoudre potentiellement les défis posés par l’investigation artistique.
« Elle pourrait permettre de révéler d’autres caractéristiques cachées dans un tableau, comme des dessins cachés antérieurs », déclare le Dr Miguel Rodrigues (UCL Electronic & Electrical Engineering).
Concernant le Retable de Gand des frères Hubert et Jean Van Eyck, cette piste pourrait révéler des compositions superposées ou modifiées, ainsi que des dommages qui ne sont pas apparents en surface.
En séparant les images radiographiques complexes, le nouvel algorithme permet aux historiens de l’art, aux restaurateurs et aux scientifiques du patrimoine de mieux comprendre les peintures des maîtres anciens. L’information révélée pourrait aider les experts à protéger et à restaurer des pièces délicates.
« L’application de l’IA au traitement des images radiographiques fournira des outils très utiles pour décrypter des images techniques complexes. Les faiblesses structurelles des supports en bois et des couches de sol et de peinture ont pu être diagnostiquées avec plus de précision », précise Hélène Dubois, responsable du projet de conservation du Retable de Gand à l’Institut royal du patrimoine culturel (KIK-IRPA).
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