Analyser la consommation énergétique d'une entreprise pour l'aider à la réduire, c'est le travail de Metron. Créée en 2013, la start-up française a développé une technologie d'intelligence artificielle capable de détecter les opportunités d'économies d'énergies grâce au machine learning. Anthony Gadiou, Chief Digital Officer de la société, affirme que cette innovation peut permettre aux entreprises de faire jusqu'à 15% d'économies.
Utiliser l’intelligence artificielle pour réduire la consommation énergétique des entreprises est possible. C’est ce que fait Metron. Créée en 2013, cette start-up française a développé une technologie capable d’identifier efficacement les bonnes pratiques à adopter pour réduire les besoins en énergie. « De manière générale, notre technologie va permettre de réaliser entre 5 et 15 % d’économies d’énergie », affirme Anthony Gadiou, chief digital officer (CDO) de cette start-up, lors d’une soirée consacrée à l’industrie 4.0 et organisée à Paris par la société Teeptrak .
Pour y parvenir, la jeune pousse analyse les données de ses clients grâce à une technologie basée sur le machine learning. « Chez Metron, nous avons décidé de nous intéresser aux problématiques énergétiques pour aider les entreprises à développer leur compétitivité et leurs performances industrielles », explique Anthony Gadiou.
Un jumeau numérique effectué en Saas
La solution de Metron est une plateforme logicielle appelée Metron-EVA Factory, qui, après avoir analysé les informations apportées, propose différents scénarios menant à la réduction des besoins énergétiques. Cette technologie est un Saas (« software as a service », ou logiciel en tant que service). Pour les clients, le recours à l’intelligence artificielle ne remplace pas l’action humaine, mais lui vient plutôt en soutien. Pour eux, il n’est pas nécessaire d’installer un quelconque logiciel en interne. Les données collectées sont exploitées en temps réel par l’intelligence artificielle.
C’est grâce aux bases de connaissances spécifiques à l’énergie et l’industrie, les ontologies, que les solutions les plus adaptées sont mises en évidence. Et pour garantir un meilleur résultat, le logiciel constitue un jumeau numérique de l’entreprise cliente sur lequel sont réalisées diverses simulations. « Ensuite, avec l’aide d’un energy manager, nous produisons des prédictions de consommation », précise Anthony Gadiou. Ce n’est qu’après cette étape que sont mises en œuvre les optimisations identifiées. « Une usine optimisée et pilotée, c’est une industrie 4.0 », résume le CDO.
25 000 tonnes de rejets de CO2 évitées
Grâce à deux levées de fonds s’élevant à plus de 20 millions d’euros, Metron accélère son implantation à l’international. Actuellement, la start-up travaille dans une douzaine de pays répartis entre l’Europe, l’Asie, le Moyen-Orient et l’Amérique latine. L’un de ces chantiers d’actions se trouve à Bogotá, dans une papeterie. Dans cette entreprise colombienne à la maturité digitale moyenne, l’enjeu était d’optimiser le fonctionnement de la machine à papier. Outil principal de l’industrie papetière, cette machine énergivore consomme beaucoup de vapeur. Dans ce cas, l’objectif de la jeune pousse française était de détecter les paramètres qui impactent cette consommation de vapeur.
Après analyse, Metron a répertorié un élément insoupçonné. Le surdosage d’un agent chimique impactait négativement les besoins en vapeur de la machine à papier. Si ce produit est sous-dosé, le papier risque de devenir cassant. Mais lorsqu’il est présent en excès, le papier est plus humide, et demande donc plus d’énergie pour être séché. Après modification, la papeterie a pu réduire ses besoins en vapeur de 4,5 %. Ainsi, en 2019, l’entreprise a pu éviter l’émission de 25 000 tonnes de CO2.
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