L'Inde compte avoir sa propre station spatiale "d'ici cinq à sept ans", signalant la poursuite de ses ambitions dans l'espace au-delà de son premier vol habité attendu d'ici à 2022, a annoncé mercredi son agence spatiale.
« Sur le long terme, nous prévoyons d’avoir une station spatiale indienne, notre propre station spatiale », a déclaré K. Sivan, directeur de l’ISRO, lors d’une conférence de presse à New Delhi.
« Puis ensuite nous n’allons pas nous arrêter à la station spatiale. Nous allons nous joindre à la communauté internationale en allant sur la Lune, une mission avec des hommes sur la Lune, et nous voulons créer une colonie sur la Lune », a-t-il dit.
Interrogé par un journaliste sur cette station spatiale, il a précisé qu’elle serait bien plus modeste que la Station spatiale internationale.
« Notre station spatiale sera très petite. Nous lancerons un petit module et ce petit module servira à réaliser des expériences de micro-gravité. Nous n’avons pas un grand plan d’envoyer des humains faire du tourisme et ce genre de choses », a-t-il ajouté, donnant un calendrier possible de « cinq à sept ans ».
Le programme spatial indien s’est fait remarquer ces dernières années par son alliage d’ambition et de sobriété budgétaire, avec des coûts opérationnels bien inférieurs à ceux de ses homologues. Son avancement progresse au pas de charge.
L’ISRO lancera le 15 juillet sa deuxième mission lunaire, Chandrayaan-2, en vue de déposer un atterrisseur et un robot mobile à la surface du satellite de la Terre le 6 septembre.
Si la mission se déroule conformément aux prévisions, l’Inde deviendrait la quatrième nation – après l’Union soviétique, les États-Unis et la Chine – à réussir à poser en douceur un appareil sur la Lune, située à quelque 384.000 kilomètres de la Terre.
Le géant d’Asie du Sud prévoit également d’envoyer trois astronautes dans l’espace d’ici à 2022, ce qui sera son premier vol habité.
« La décision de faire du vol habité n’a de logique que s’ils franchissent le pas » de la station spatiale par la suite, a expliqué à l’AFP Mathieu Weiss, représentant en Inde du Centre national d’études spatiales (CNES) français, qui collabore avec l’ISRO.
Les Indiens « ont l’ambition de faire de la science en micro-gravité. (Pour ce faire), il faut une présence permanente dans l’espace, une chambre dans laquelle les astronautes peuvent faire des expérience sur le long terme », a-t-il indiqué.
L’actuel Premier ministre indien, le nationaliste hindou Narendra Modi, prête une attention particulière au programme spatial de son pays, qu’il voit notamment comme un outil de rayonnement international.
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