Aujourd'hui, l'impression 3D concerne tous les secteurs et brasse un large éventail d'applications. Dans certains domaines, des procédés industriels permettent de grandes avancées sur le plan technique et scientifique. Son utilisation de plus en plus massive bouleverse certains « business models ».
Le marché mondial de l’impression 3D représente 4,7 milliards d’euros pour 2015, un chiffre qui a triplé en quatre ans. Et dans cinq ans, il devrait atteindre 15 milliards d’euros, précise une étude* menée par Xerfi Research.
Du prototype à la pièce finale
Longtemps cantonnée à la réalisation de prototypes et de maquettes où elle est désormais devenue incontournable, l’impression 3D tend à s’imposer aujourd’hui dans la réalisation de pièces finales. L’étude publiée par Xerfi préconise même un envol à l’horizon 2017-2018 avec l’arrivée sur le marché de nouveaux opérateurs comme HP, Toshiba ou Fives-Michelin, spécialisés dans l’impression 3D métal.
Les imprimantes, toujours plus performantes, produisent désormais des pièces plus rapidement et moins chères que les procédés industriels classiques. Ainsi, aux États-Unis, l’industrie éolienne fait appel à ce type de technologie émergente pour faire baisser ses coûts de production.
La médecine et l’aérospatial précurseurs
Le secteur médical est l’un des premiers à en faire l’usage, notamment pour tout ce qui concerne les moulages et autres modélisations. Mais désormais, l’impression 3D est également utilisée pour fabriquer des organes, des tissus ou des plâtres médicaux. Deux entreprises, une espagnole et l’autre mexicaine, ont élaboré un prototype de plâtre. Imprimés en plastique, ces plâtres sont conçus en trois heures et demie (le temps devrait être réduit de moitié dans un futur proche) et présentent de nombreuses ouvertures qui permettront au personnel soignant de vérifier la guérison, d’appliquer des traitements et de soulager les démangeaisons. Des essais cliniques vont débuter en septembre.
En aérospatial, Safran l’utilise depuis les années 2000. Aujourd’hui, l’entreprise dispose d’une quinzaine de machines qui produisent des injecteurs de carburant ou des pièces finies pour satellites. L’enjeu est maintenant de pouvoir passer à une production de masse.
Fives-Michelin veut prendre 20 % du marché
Les deux Français se sont associés il y a un an pour développer et commercialiser à l’échelle mondiale des machines et des ateliers de production industriels via l’impression 3D métal. Vingt-cinq millions d’euros vont être investis ces trois prochaines années et des premières machines seront livrées fin 2016. Ils espèrent peser sur le marché mondial ces dix prochaines années. « Si la fabrication additive est déjà largement utilisée par les industriels pour le plastique, l’impression 3D métal est encore un marché de niche, mais en pleine mutation. D’abord destinée à la production de pièces uniques à forte valeur ajoutée, la technologie impression 3D métal est en train de gagner un marché plus large et commence à être utilisée par les équipementiers, accessoiristes ou encore les avionneurs », lit-on dans un communiqué du groupe Michelin.
Une technologie disruptive
Selon les auteurs de l’étude Xerfi « Les technologies de fabrication additive sont profondément disruptives et vont rapidement impacter une grande partie de l’économie. […] L’impression 3D a déjà, et aura encore plus demain, un impact sur le fonctionnement des entreprises en matière de R&D, de marketing, de production (longueur des séries), de logistique/stockage ou encore de maintenance et de réparation.»
La fabrication à la demande de pièces de série par exemple peut permettre d’envisager des changements dans la localisation des productions et des disponibilités de pièces de rechange beaucoup plus souples.
Par Sophie Hoguin
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