WWF France et le Club GreenIT ont mené une étude pour évaluer l'influence du numérique sur l'impact environnemental des grandes entreprises françaises. Les résultats pour l'année 2018 sont encourageants.
En mars 2018, WWF France et le club GreenIT ont lancé une étude à grande échelle auprès de grandes entreprises françaises. Nommée We GreenIT, cette étude identifie les rapports existant entre utilisation du numérique et empreinte écologique dans les sociétés interrogées. Le point d’ancrage central pour les initiateurs de l’étude était de rappeler à quel point les outils numériques peuvent être des couteaux à plusieurs tranchants dans cette problématique.
Les grandes entreprises affichent leur bonne volonté
Sur 150 entreprises approchées, seules 24 ont accepté de répondre à We GreenIT. Par leur intermédiaire, divers secteurs d’activités sont quand même représentés. Ainsi, La Poste, Natixis, la Société Générale ou encore la SNCF ou Leroy Merlin ont accepté de voir leur routine numérique passée au crible. Et les leçons sont claires. L’impact environnemental numérique des entreprises est tout d’abord causé par la fabrication des équipements informatiques. Cette activité est en effet responsable de 29 % de la consommation énergétique, 54 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), 61 % de l’utilisation d’eau et de 97 % d’épuisement des ressources liées à l’activité des entreprises.
WWF France affirme toutefois que même si « le digital pollue », il « constitue une formidable opportunité d’accélérer la transition écologique ». Dans ce sens, il semble nécessaire que les entreprises sachent utiliser les outils numériques à bon escient et en vue d’une consommation responsable. Sur ce point, il est clair que certaines pratiques, telles que la réduction du nombre d’impressions et l’augmentation significative de la durée de vie des équipements, avec une généralisation du réemploi, se sont démocratisées. Ce sont désormais 58 % de ces impressions qui sont systématiquement effectuées sur papier recyclé. Pour autant, d’autres efforts restent encore attendus, comme dans le domaine de la gestion des DEEE, de l’éco-conception ou de la gouvernance du numérique responsable. Cela se traduit dans le score de maturité des entreprises en termes de pratiques responsables sur la question du numérique qui atteint 59/100. Le rapport note un écart important entre l’entreprise la moins mature (40/100) et la plus mature (77/100).
Le numérique responsable, ou un impact réel sur la pollution
Ce rapport veut sensibiliser les entreprises au fait que, dans le cadre de la lutte globale contre la pollution, les comportements responsables en matière de numérique doivent se développer. Frédéric Bordage, fondateur de GreenIT.fr, rappelle que, « à l’échelle mondiale, les usagers numériques dans le monde représentent deux fois l’empreinte environnementale de la France ». Autrement dit, nous utilisons chaque année 1037 térawattheure (Twh) d’énergie primaire, 9 milliards de m3 d’eau, et émettons 608 millions de tonnes de GES. WWF France affirme également que l’usage d’Internet génère autant de GES que les transports aériens !
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
Le transport aérien a été responsable d’un peu plus de 2% des émissions de GES en 2017.
Quant à l’industrie du numérique, c’est 3.7%.
Mais ces émissions dues au numérique augmentent beaucoup plus vite, au rythme de 9 % par an !
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