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Lien « probable » entre radioactivité et cancer

Posté le par La rédaction dans Environnement

Un “lien vraisemblable” existe entre des retombées radioactives liées aux essais nucléaires français en Algérie et en Polynésie et les cancers de certains militaires exposés, estime, mardi dans le quotidien Le Parisien, l’auteur d’expertises médicales effectuées pour la justice. Si ce lien était confirmé, c'est l'Etat français qui sera directement mis en cause. Explications.

Florent de Vathaire, directeur de recherche en épidémiologie à l’Inserm, explique avoir pu, “en rassemblant de nombreux éléments (…), construire un faisceau de présomptions qui permet de dire que le lien entre les retombées radioactives et les cancers est vraisemblable pour certains des cas expertisés”.

Ces rapports d’expertise ont été réalisés à la demande de la juge d’instruction, Anne-Marie Bellot, responsable de l’enquête ouverte à la suite de la plainte déposée fin 2003 par l’Association des victimes des essais nucléaires (Aven).

Ils accréditent l’existence d’un lien probable pour 6 personnes sur les 15 qu’il a expertisées, précise Le Parisien, qui a pu consulter les documents.

Mais l’expert nuance : “D’un point de vue scientifique, on ne pourra jamais affirmer avec certitude telle ou telle causalité, et ce, pour une raison simple : ces cancers ou ces leucémies ne sont pas uniquement causés par les radiations.”

Après Fukushima, retour sur les faibles doses

Il précise qu’il souhaite également “lancer rapidement une étude globale sur les Polynésiens qui étaient âgés de moins de cinq ans à l’époque des essais”, car “on sait aujourd’hui avec certitude, des études récentes le prouvent, que de faibles doses de radioactivité peuvent avoir de graves conséquences sur la thyroïde des jeunes enfants comme le déclenchement de cancers ou d’autres pathologies”. 

L’expert déplore n’avoir pas eu “accès à toutes les données”. “Il reste des informations classées secret-défense. En plus, à l’époque, les instruments de contrôle des radiations qu’utilisaient l’armée et le CEA n’étaient pas adaptés pour détecter toutes les formes d’exposition aux rayonnements”, souligne-t-il.

Une information judiciaire contre X a été ouverte en septembre 2004 à Paris relative aux conséquences sur les personnes civiles et militaires qui y assistaient des essais nucléaires français, menés au début des années 1960 au Sahara et jusqu’à 1996 en Polynésie française. Quelque 150 000 civils et militaires ont participé aux 210 essais nucléaires français conduits de 1960 à 1996 au Sahara algérien et en Polynésie française.

Au-delà du cas frano-français, les conclusions de la justice devraient intéresser beaucoup de monde, à commencer par les japonais. Autour de la zone de Fukushima, des manifestations de femmes ont eu lieu cette année : ces femmes affirment que beaucoup d’enfants ont développé des maladies chroniques et des leucémies à la suite de la catastrophe. La Tepco et le gouvernement japonais ont toujours répondu que les « faibles doses » ne pouvaient en aucun cas être responsables de ces maladies.

Par Pierre Thouverez

Sources : Le Parisien

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