Si la France a fait de l’hydrogène un pilier de sa transition énergétique, le gouvernement compte également sur cette petite molécule pour soutenir la réindustrialisation et la relocalisation des emplois dans l’hexagone.
Pour rappel, la France a mis en place, à travers le programme d’investissements France 2030, une stratégie ambitieuse autour de l’hydrogène. Le plan en fait, entre autres, un pilier de la transition énergétique en cours. Ainsi, France 2030 a vu de nombreux projets d’investissements, répartis sur toute la chaîne de valeur de l’hydrogène, être soutenus financièrement au sein de l’hexagone. Au niveau européen, le PIIEC hydrogène a aussi permis, à travers le financement de 41 projets pour plus de 54 milliards d’euros, d’accélérer la stratégie continentale autour de l’hydrogène.
En France, le PIIEC Hydrogène permet d’accélérer et de soutenir financièrement une dizaine de projets, avec plus de deux milliards d’euros de subventions, en plus des 3,2 milliards précédemment annoncés.
L’objectif, au niveau français, est de développer une filière hydrogène, sur toute la chaîne de valeur de la molécule, qui doit faire de l’hexagone un – le ? – leader mondial sur les technologies hydrogène. Pour ce faire, le financement de la construction de quatre gigafactories d’électrolyseurs, de sites de production de réservoirs à hydrogène, de piles à combustibles, mais aussi de trains et de véhicules utilitaires à hydrogène est d’ores et déjà engagé, des stratégies sont également mises en place pour s’approvisionner avec les matériaux nécessaires à la production de tous ces équipements.
Plus concrètement, la stratégie française sur l’hydrogène vise à développer un savoir faire et une compétitivité sur l’électrolyse, ce qui permet de produire de l’hydrogène à partir d’électricité renouvelable, alors que ce dernier est aujourd’hui majoritairement produit par vaporeformage, un procédé émetteur de CO2. La production d’hydrogène par électrolyse, à l’aide d’électricité nucléaire, c’est-à-dire décarbonée, permettrait à l’industrie tricolore de produire de l’hydrogène vert. C’est entre autres pour cette raison que la relance du nucléaire tricolore est vitale pour la France, aussi bien pour être dans les clous en termes de production d’électricité renouvelable, que pour produire de l’hydrogène décarboné, condition nécessaire à la généralisation de ses usages.
On le voit, la stratégie française est ambitieuse, et surtout interdépendante. C’est d’ailleurs autant une force qu’une faiblesse : Les synergies technologiques en cours de déploiement doivent permettre de mettre en oeuvre un système de production, de stockage et de distribution d’énergie intelligent et résilient, qui alimente une industrie des transports alimentée par de l’électricité et de l’hydrogène renouvelables… Séduisante sur le papier, cette ambition a pour tendon d’Achille la nécessaire réussite, simultanée, des paris technologiques aujourd’hui engagés.
Fin 2023, une consultation a été lancée pour réviser la stratégie hydrogène établie en 2020 et l’adapter, dans le but de faire de l’hydrogène une des clés pour la décarbonation de l’économie tricolore mais aussi européenne. L’adaptation de cette stratégie, dont les contours exacts seront connus dans les semaines qui viennent, doit appuyer les déploiements industriels déjà en cours, créateurs d’emplois directs : 100 000 selon le gouvernement.
Mentionné dans le plan publié en 2020, le soutien à la recherche, à l’innovation et au développement de compétences sur l’hydrogène est, au-delà de l’appui sur les projets via le PIIEC, la clé de voûte de la réussite, sur le moyen et le long terme, du déploiement d’une chaîne de valeur sur la molécule hydrogène performante et compétitive au niveau tricolore.
Il va de soi que cette réussite tricolore sera aussi une réussite, si elle advient, au niveau continental.
Bonjour,
Je suggère qu’en introduction un bilan énergétique et un bilan matière soit réalisé. Ceci permettra de comprendre en quoi l’hydrogène est une impasse. Si tel n’était pas le cas, nous utiliserions déjà ce vecteur énergétique avec une production provenant des énergies fosssiles, ce mode de production étant le moins cher. Le PCI du m3 d’hydrogène est déplorable, notamment par rapport au biométhane, son transport est délicat, son usage pour refaire de l’électricité met en péril notre transition énergétique par sa consommation importante d’électricité qui commence par l’épuration de l’eau avant hydrolise et se finit par la production via une pile à combustible. Gardons notamment l’hydrogène blanc pour les process industriels, oublions le pour l’énergie. Nous avons à notre disposition des solutions techniques bien plus efficaces pour le stockage notamment.
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