On savait les polychlorobiphényles (PCB) persistants, c’est-à-dire qu’ils restent présent dans la nature de nombreuses années. Des chercheurs canadiens viennent de prouver que notre exposition pendant plusieurs années à ces polluants induit un effet cognitif négatif. D’après cette étude parue dans la revue Environmental Health Perspective, les PCB s’accumulent et stagnent dans notre corps. Malgré des taux jugés faibles, leur présence permanente finit par retentir sur les facultés intellectuelles.
Pour mesurer cet effet à long terme, les scientifiques de l’Université de Montréal se sont intéressés à 708 séniors américains. Agés de 60 à 84 ans, les volontaires ont été soumis à des tests de façon à évaluer leurs capacités cognitives. Ces résultats ont été corrélés avec la valeur de concentration sérique en PCB présente dans leur organisme. Il ressort clairement un lien entre le taux de PCB et le score obtenu. Plus précisément, alors que la concentration sérique est de 271ng/g, une augmentation de 100ng/g implique une baisse de 2.7 points chez les sujets les plus âgés. Cette baisse est encore plus significative pour les femmes qui perdent 8 points sur leur score cognitif, l’équivalent de neuf années !
Ces polluants cumulent les toxicités. Ecotoxiques et reprotoxiques, leur influence nocive est connue depuis longtemps, la contamination se faisant principalement par l’alimentation. Monsanto est même soupçonné d’avoir eu connaissance de cette toxicité dès les années 30, sans pour autant avoir stoppé leur utilisation. Classés au mieux comme cancérigènes probables mais surtout estampillés cancérigènes certains par le Centre International de recherche sur le cancer, les PCB n’ont été interdits sur le sol français qu’en 1987.
Cette étude souligne un peu plus la nécessité d’être vigilants face aux PCB puisque même à faible dose, une exposition de 40 ans réduit les capacités intellectuelles.
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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