L’exploitation minière de nodules polymétalliques dans les eaux profondes aurait des impacts considérables. Un rapport met en garde contre les arguments des compagnies minières.
Selon les compagnies minières, l’exploitation minière de nodules polymétalliques dans les eaux profondes du Pacifique engendrerait des bénéfices sociaux et économiques pour les économies insulaires. Mais un nouveau rapport commandé par la Deep Sea Mining Campaign et MiningWatch Canada montre que ces arguments vont à l’encontre du consensus scientifique. Les auteurs appellent à un moratoire.
« Non seulement l’extraction des nodules va détériorer les fonds marins pendant des milliers d’années, mais elle pourrait avoir des conséquences sur le reste de l’océan et sur les personnes qui en dépendent », avertit Andrew Chin, auteur principal du rapport. Synthèse de plus de 250 articles, le rapport montre qu’une telle exploitation impacterait la pêche, le cycle et le stockage du carbone, les espèces, les habitats et les écosystèmes. En plus, les déchets miniers pourraient entraîner des impacts sanitaires importants en raison de la dépendance des habitants aux produits de la mer.
Extraire ou non les nodules polymétalliques ?
Les fonds de l’océan Pacifique attirent les convoitises des compagnies et des investisseurs miniers. En particulier, ils visent les nodules polymétalliques riches en minerais, indispensables selon eux pour assurer une transition mondiale vers les énergies renouvelables. Ces minerais sont extraits jusqu’à 6 km sous le plancher océanique, à des pressions allant jusqu’à 600 bars. Si aucune exploitation commerciale n’a encore été autorisée, l’Autorité internationale des fonds marins, établie par l’Organisation des Nations Unies, a déjà émis 30 permis de prospection sur des millions de kilomètres carrés de grands fonds marins des océans Indien, Atlantique et Pacifique.
Le rapport met en avant les solutions alternatives à cette exploitation minière. Il s’agit notamment de développer l’économie circulaire qui prône la réduction, la réutilisation et le recyclage des métaux, ainsi que l’éco-conception. « Il existe des moyens bien plus durables de répondre aux besoins en minéraux grâce à une meilleure réglementation de l’exploitation minière terrestre, des économies circulaires basées sur une conception intelligente, le recyclage et la réduction de la demande grâce au développement de nouvelles technologies telles que les piles qui ne dépendent pas de métaux rares et coûteux obtenus avec un coût environnemental élevé », complète Alex Rogers, spécialiste de l’écologie des eaux profondes et réviseur expert.
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