L’Internet des objets promet le meilleur comme le pire. Tout dépend de l’usage que l’on en fera. Fort de cet adage, l’Union européenne propose un plan d’action pour profiter au mieux des opportunités économiques et sociales et prévenir les risques pour la vie privée et l’environnement.
L’Internet des objets fait rêver et fait peur. L’utilisation de la RFID (Radio frequency identification) pour connecter les objets à Internet et entre eux représente une opportunité économique et sociale, notamment dans le contexte de vieillissement de la population et de changement climatique. Cependant elle soulève bien des interrogations sur la protection de la vie privée, la santé ou l’environnement. L’Union européenne compte jouer un rôle majeur afin de favoriser et d’encadrer au mieux cette évolution. La commissaire européenne Viviane Reding (en photo ci-contre) vient de publier un plan d’action en ce sens (cf. les 14 mesures ci-dessous). Le même jour, jeudi 18 juin, elle a fait paraître un communiqué en faveur d’une gouvernance ouverte, indépendante et responsable de l’Internet. Dans son communiqué sur l’Internet des objets, Viviane Reding insiste sur la nécessité de faire évoluer le réseau. 100 à 1.000 fois plus d’objets seront connectés dans les cinq à dix ans, ce qui suppose de multiplier la quantité d’adresses IP. Pour cela, l’UE va accélérer le déploiement de l’IPv6 (Internet protocol version 6), ce qui augmentera le nombre d’adresses de 2^128 codées sur 16 octets, contre 2^32 adresses IP longues de 4 octets pour IPv4, qui sert actuellement de base à Internet. Le plan sera déployé au cours des trois ans à venir et se concrétisera par un rapport de la Commission. Il repose sur 14 mesures :1. La gouvernanceL’UE va travailler à la définition d’une série de principes de gouvernance et à la définition d’une architecture avec une gestion suffisamment décentralisée.2. La vie privée et les données personnellesIl s’agit de contrôler l’application de la législation sur la protection des données. Une communication sera publiée en 2010.3. Le droit de rendre les puces silencieusesLa Commission va lancer un débat pour savoir si les individus seront capables de déconnecter les puces du réseau à tout moment. Les citoyens doivent être en mesure de lire les puces et de les détruire. Ces droits prendront encore plus d’importance lorsque les puces deviendront suffisamment petites pour rester invisibles.4. L’identification des risques à venirCela consiste à relever les challenges de la confiance, de l’acceptation et de la sécurité par des mesures réglementaires ou non.5. Le moteur de la croissance et du progrès socialIl faut considérer l’Internet des objets comme une ressource indispensable pour l’économie et la société. Pour cela, la Commission va suivre le développement d’une infrastructure sécurisée.6. La standardisationLa Commission mettra en place de nouveaux chantiers de rationalisation des standards et si besoin de définition de nouvelles normes. Cette normalisation est nécessaire pour supprimer les barrières aux nouveaux entrants, faire baisser les prix pour les utilisateurs, réaliser des économies d’échelles et créer un marché mondial. Le développement de l’IPV6 sera nécessaire pour augmenter le nombre d’adresses IP.7. La rechercheLa Commission va continuer à financer des projets dans le domaine de l’Internet des objets dans le cadre du 7e plan cadre de recherche. En mettant l’accent sur les microélectroniques, les technologies « energy harvesting » (de récupération de l’énergie), le positionnement permanent, les réseaux sans fil de systèmes intelligents communicants, la sémantique, les logiciels d’émulation du raisonnement humain…8. Les partenariats public-privéLa Commission va intégrer l’Internet des objets dans quatre partenariats de R&D entre le secteur privé et le public : les voitures vertes, les bâtiments économes en énergie, les usines du futur et l’Internet du futur.9. Les projets pilotesIl s’agit de promouvoir des projets pilotes pour soutenir le déploiement d’applications avec un apport fort pour la société : e-santé, changement climatique, fracture numérique…10. La sensibilisation des institutionnelsLa Commission va régulièrement informer le parlement et le conseil sur ces sujets.11. Le dialogue internationalIl faut intensifier le dialogue avec des partenaires internationaux pour partager des informations et des bonnes pratiques, mettre en place des actions communes et promouvoir les positions de la Commission.12. La protection de l’environnementLa Commission va étudier les difficultés de recyclage des étiquettes RFID aussi bien que les bénéfices qu’elles peuvent apporter dans le recyclage des objets. Des études seront régulièrement menées sur l’éventuelle incidence des technologies de radiofréquence sur la santé.13. La publication de statistiquesEurostat va publier des statistiques sur la pénétration des technologies RFID et leur impact sur l’économie et la société à partir de décembre 2009.14. L’évaluation de l’évolutionLa Commission réunira un éventail représentatif des parties prenantes pour contrôler l’évolution de l’Internet des objets.C.G.RéférencesLes communiquésLorsque les pots de yoghourt se mettent à vous parler : l’Europe se prépare à la révolution de l’internetLa Commission européenne plaide pour une gouvernance ouverte, indépendante et responsable de l’InternetLe plan d’action en détailpdf (en)pdf (fr)Le rapport sur la RFID de mars 2007La Commission propose une stratégie européenne pour les étiquettes radio intelligentes
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