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L’Europe veut aussi sa constellation de satellites Internet

Posté le 25 février 2022
par Philippe RICHARD
dans Innovations sectorielles

Elon Musk et son service Starlink n’ont qu’à bien se tenir ! L’Europe et la Chine ne veulent pas que les Américains soient les seuls à disposer de constellations de satellites destinés aux connexions Internet. L’Europe veut rattraper son retard avec une mise en service de son propre réseau dès 2024.

L’Europe doit devenir une « vraie puissance spatiale », a insisté Thierry Breton sur Twitter. La maîtrise des flux numériques est devenue essentielle pour l’avenir. Mais l’Europe est à la traîne d’entreprises comme Microsoft qui étendent l’informatique dématérialisée (le cloud) à l’espace et des projets des milliardaires Elon Musk, Jeff Bezos et Richard Branson.

Le commissaire responsable du marché intérieur a donc salué la décision prise le 16 février par les 27 ministres de l’Espace de l’UE de soutenir le projet de constellation de satellites. L’Europe disposera ainsi d’une connectivité Internet redondante.

Thierry Breton a justifié la nécessité « de connecter toute l’Europe, de sécuriser toutes nos communications et d’avoir une redondance avec nos réseaux terrestres en cas de cyberattaque » a-t-il expliqué sur BFM TV.

L’excellence de l’ingénierie R&D européenne

Le budget de la constellation est estimé à six milliards d’euros pour environ 250 satellites. Ils seront placés en orbite basse, à environ 500 kilomètres, au-dessus de l’Europe et de l’Afrique. L’Union européenne fournira 2,4 milliards d’euros provenant de divers programmes, dont le programme Govsatcom existant et d’autres programmes de communication et de défense. Les autres gouvernements européens devraient fournir 1,6 milliard d’euros, tandis que le secteur privé (dont Airbus) investira deux milliards d’euros.

Ces petits satellites s’appuieront sur les différents projets référencés dans le « New Space » européen afin de réduire les coûts. Le vieux continent fourmille en effet de startups très ingénieuses dont une dizaine de projets de constellation d’observation (Astrocast, IceEye, Kleos…).

L’Union européenne veut aller vite. Elle envisage une mise en service de cette constellation dès 2024 et un déploiement complet pour 2028. Mais l’Europe sera-t-elle capable de relever un défi endémique : transformer l’excellence de son ingénierie R&D en réel business !

Le système de navigation par satellite Galileo en est bon un exemple. Bien qu’il s’agisse du système de navigation le plus précis au monde, utilisé aujourd’hui par un milliard d’appareils au niveau mondial, la plupart des citoyens européens utilisent le… GPS. Autre exemple d’échec prévisible dès juin 2020, Gaia-X.

La Chine, non plus, ne veut pas être en reste. Elle prévoit de construire et de lancer en orbite terrestre basse environ mille satellites dans les trois prochains mois afin de fournir une couverture 5G qui pourrait offrir des vitesses allant jusqu’à 500 Mb/s dans tout le pays. Le projet, dirigé par la start-up GalaxySpace basée à Pékin, vise à desservir en premier lieu les zones les plus reculées du pays.


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