L'Europe a pris du retard dans le développement de la technologie 5G, face à la Chine notamment. Pour éviter que ce scénario ne se reproduise avec la génération suivante, des chercheurs planchent déjà sur la 6G. Ils se sont réunis fin mars en Finlande, lors du « 6G Wireless Summit ».
La 5 G commence à faire tourner les têtes. Depuis le 19 mars, les opérateurs allemands se battent à coups de milliards pour les fréquences 5G. En France, on regarde plutôt le calendrier. L’ouverture de réseaux 5G est planifiée pour 2020, mais elle sera limitée. Quant aux principaux axes de transport, ils devraient être connectés d’ici à 2025.
Pendant ce temps-là, la Chine et son géant des télécoms Huawei ont « entre 12 et 18 mois d’avance », estime sur franceinfo André Loesekrug-Pietri, fondateur du fonds d’investissement A.CAPITAL et porte-parole de la Joint European Disruptive Initiative (Jedi).
Garantir une qualité de service
Afin de ne pas jouer les Poulidor des télécoms mobiles, l’Europe ne regarde pas les échappés Chinois, mais au-delà ! C’est-à-dire la 6G. 287 experts et scientifiques de 28 pays de tous les continents ont participé au tout premier sommet 6G au milieu de la Laponie.
Lors du Sommet « 6G Wireless Summit », il a été demandé aux participants de se projeter dans le monde en 2030. « Nous devons aborder à la fois les problèmes du monde réel et les rêves pour l’avenir », a déclaré Takehiro Nakamura. Le vice-président directeur et directeur général des laboratoires 5G de NTT DoCoMo a aussi indiqué que les acteurs des télécoms devront aussi « fournir une fiabilité très élevée pour garantir une qualité de service à l’industrie ».
« La vision pour 2030 est que notre société sera axée sur les données grâce à une connectivité quasi instantanée et illimitée. Nous serons confrontés à une population croissante et vieillissante, à des demandes d’augmentation de la productivité et à la nécessité de connecter les milliards de personnes qui ne le sont pas encore », explique le professeur Matti Latva-aho, directeur de 6 G Flagship à l’Université d’Oulu.
Dangerosité des ondes
De son côté, Peter Vetter, responsable de la recherche chez Nokia Bell Labs, estime que le réseau devra être considéré comme une plate-forme qui crée des instances réseau pour des environnements spécifiques. « Il s’agira non seulement d’un réseau permettant la connectivité, mais aussi d’une infrastructure qui servira de capteur pour déduire l’état et la signification de l’infrastructure afin d’augmenter le nombre de personnes et de machines. Comprendre ce qui se passe dans une pièce, par exemple, ouvre de nouvelles applications pour la gestion de l’énergie ou la surveillance de la santé », explique M. Vetter.
Autre thème abordé en Finlande : la dangerosité des ondes. Cette question n’est pourtant pas encore au centre des préoccupations. « Mais c’est un sujet qui pourrait le devenir », note Philippe Dallemagne, responsable du secteur Systèmes sans fil embarqués au CSEM (Centre suisse d’électronique de microtechnique), à Neuchâtel. « Il est clair que multiplier les antennes pose probablement un problème de densité d’émissions de radiofréquences ».
Faudra-t-il réduire la puissance des antennes, en contrepartie de leur multiplication ?
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE