D’un montant estimé à 930 millions d’euros, ce projet, lancé en 2011, est reconnu comme Projet d’Intérêt Commun (PIC) par l’Union Européenne. La Commission européenne a ainsi apporté son soutien au projet par le biais d’une subvention de 530 M€ au titre du mécanisme pour l’interconnexion en Europe, mis en place en 2013 par l’Union européenne. Il s’agit d’une des plus importantes subventions de l’Union européenne accordée à un projet d’interconnexion, signale RTE, le gestionnaire du réseau de transport français d’électricité, dans un communiqué publié le jour même.
L’octroi de cette subvention finalise le financement du projet qui peut désormais entrer dans une phase opérationnelle.
Les travaux de construction devraient débuter en 2023, après la réalisation de l’étude d’impact économique et environnemental du projet et de l’enquête publique associée. La mise en service devrait, quant à elle, intervenir en 2026.
Le projet
Porté par RTE et son homologue irlandais EirGrid, le projet « Celtic Interconnector » vise à créer une liaison électrique à courant continu d’une puissance de 700 MW d’environ 575 km (dont environ 500 km en mer), permettant un échange direct d’électricité entre la France et l’Irlande. Il prévoit plus spécifiquement de relier le poste électrique de Knockraha, près de la ville irlandaise de Cork, au poste de la Martyre, dans le Finistère, en passant à l’Ouest des îles Scilly. Le câble étant en courant continu (DC, en initiales anglaises), sont prévues de part et d’autre des stations de conversion pour transformer le courant continu en alternatif et rejoindre les réseaux des deux gestionnaires de réseau.
Côté français, à l’issue d’une concertation de fin janvier à avril 2019, un tracé de 40 km en souterrain a été prévu entre l’atterrage proprement-dit, à Kerradenec, au nord-est de la commune de Kléder, et la station de conversion de La Martyre.
Côté irlandais, la concertation a également eu lieu, au cours de l’été, et EirGrid se prépare à publier un rapport détaillé. Entre l’atterrage et le poste de Knockraha, la question n’est pas tranchée d’un enfouissement du câble, qui sera cependant en alternatif, ce qui réduit la possibilité de le « tirer » sur une longue distance.
Une fois achevé, le Celtic Interconnector sera l’un des plus longs câbles sous-marins d’Europe et représente un véritable défi technologique.
Un projet pour l’Europe
Dans son communiqué, RTE se félicite du soutien clair apporté par la Commission européenne à ce projet majeur pour la transition écologique, qui vient renforcer la solidarité énergétique en Europe.
Cet ouvrage sera la première liaison électrique entre l’Irlande et la France, mais aussi avec l’Europe continentale, ce qui en fait un projet d’une importance majeure dans le contexte des négociations relatives à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit).
Il permettra l’intégration de l’Irlande dans le marché européen d’électricité et jouera un rôle déterminant dans la réalisation des objectifs climatiques et énergétiques de l’Union européenne.
Soutenu par les Gouvernements français et irlandais ainsi que par les régulateurs des deux pays, le projet Celtic interconnector est reconnu Projet d’Intérêt Commun (PIC).
Le développement des interconnexions électriques permet d’accompagner la transition énergétique en Europe. En reliant pour la première fois l’Irlande à l’Europe continentale via la France, Celtic interconnector permettra de renforcer la sécurité d’approvisionnement en électricité des pays reliés et favorisera le développement des énergies renouvelables.
De chaque côté du câble, dans le cadre du Clean New Deal européen, les deux pays se sont en effet engagés à augmenter fortement leur puissance installée en énergies renouvelables. L’avantage d’un tel équipement est de permettre un équilibrage de ces ressources renouvelables qui ne fonctionneront pas forcément au même moment dans chaque pays.
Dans son communiqué, François Brottes, président du directoire de RTE, signale que : « Le soutien de la Commission européenne au projet d’interconnexion électrique entre la France et l’Irlande est une étape majeure dans la construction d’un réseau électrique européen toujours plus résilient et plus solidaire pour accompagner la transition énergétique au meilleur coût ». « Pour l’Irlande, cette résilience revêt une importance de plus en plus grande à mesure que les énergies renouvelables deviennent l’énergie majeure du réseau électrique irlandais », ajoute Mark Foley, directeur général d’EirGrid.
Ce projet a déjà bénéficié d’un financement européen de 3,5 M€ pour la phase d’étude de faisabilité et de 4 M€ pour la phase de design initial et de pré-consultation.
Le mécanisme pour l’interconnexion en Europe (Connecting Europe Facility) spécifique à l’énergie dispose d’un budget global de 5,35 milliards d’euros pour les infrastructures transeuropéennes peut donc s’appliquer aussi aux projets gaziers et de smart grids) sur la période 2014-2020. D’ores et déjà 59% du budget avait été alloué à fin 2018. Dans le budget horizon 2021-2027, la Commission européenne a proposé de renouveler ce mécanisme, en incluant quelque 8,7 milliards d’euros pour les projets énergétiques.
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