Cette année, la banquise antarctique a atteint sa plus faible étendue depuis 1978. Le 25 février, elle s’étendait sur 1,9 million de kilomètres carrés (km²), selon une étude publiée dans la revue Advances in Atmospheric Sciences. C’est 0,17 million de km² de moins que le record précédent datant de 2017. C’est aussi 30 % de moins que la moyenne sur trois décennies entre 1981 et 2010.
Des anomalies dans la fonte de la banquise antarctique
La couverture de glace est nettement inférieure à la normale dans les mers de Bellingshausen et d’Amundsen, ainsi que la mer de Weddell, à l’ouest de l’Antarctique. Durant l’été austral, la fonte de la banquise y a été dominée par « la thermodynamique », avec un transport accru de chaleur vers le pôle sud, estiment les chercheurs.
Ensuite, la perte accrue de glace dans la mer d’Amundsen a renforcé le mouvement de glaces vers le nord, en direction des tropiques. Cela a encore amplifié la fonte, en particulier dans la mer d’Amundsen et la mer de Ross. De plus, la faible épaisseur de la banquise le long de la côte de la mer d’Amundsen joue un rôle important dans la fonte printanière et estivale.
En plus, l’albédo et la température jouent un rôle de rétroaction positive. Lorsque la mer sombre remplace la surface blanche de la banquise, « il y a moins de réflexion de la chaleur et plus d’absorption », détaille le climatologue Qinghua Yang, co-auteur de l’étude. « Ce qui à son tour fait fondre plus de glace de mer, produisant plus d’absorption de chaleur, dans un cercle vicieux. »
Une tendance à la fonte accélérée
Depuis 1978, les satellites suivent l’évolution annuelle de la banquise arctique et antarctique. Cette glace qui flotte sur les océans fond l’été et se reforme l’hiver pour atteindre son minimum en février, à la fin de l’été austral. Depuis quelques années, la tendance observée est une fonte de plus en plus importante au Groenland et dans l’Arctique. À l’inverse, l’étendue de la banquise antarctique augmente d’environ 1 % par décennie depuis la fin des années 1970, avec toutefois des variations annuelles et régionales importantes.
Selon le service Copernicus pour le changement climatique, les températures ont encore été anormalement élevées dans de grandes parties de l’Antarctique en mars. Sur le mois, l’étendue de la banquise antarctique a été inférieure de 26 % à la moyenne 1991-2020. Cela classe le mois de mars au deuxième rang des valeurs les plus basses enregistrées par satellite depuis 44 ans.
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