L’été 2023 a pu paraître très chaud pour certains Français, morose pour d’autres. Il a aussi pu paraître orageux, pluvieux ou au contraire très sec. En fait, tout dépend de la région où ils se trouvaient en juin, juillet et août. Météo-France dévoile le bilan climatique de l’été 2023, l’été météorologique portant sur les mois de juin, juillet et août. Les Français peuvent ainsi avoir une sensation « mitigée », car « les mois ont été très différents », souligne Christine Berne, climatologue à Météo-France. Pour autant, l’été 2023 se place au quatrième rang des étés les plus chauds depuis 1900. Il est devancé par 2003, 2022 et 2018, mais est plus chaud que 2019.
Ce classement repose notamment sur des températures particulièrement chaudes en juin. Sur ce mois, les températures moyennes ont dépassé de 2,6 °C les normales de saison, ce qui le classe au deuxième rang des mois de juin les plus chauds. Les températures ont été relativement moins chaudes en juillet et août, se situant respectivement à +0,8°C et +0,9°C au-dessus de la normale.
Une vague de chaleur particulièrement tardive
Du 17 au 24 août, la France a connu sa 47e vague de chaleur à l’échelle nationale. Et elle n’a pas été anodine. « C’est la vague de chaleur la plus longue et la plus intense pour une fin août jamais recensée en France depuis le début des mesures en 1947 », avance Christine Berne. Elle s’est néanmoins caractérisée par de très grandes disparités régionales.
Si la vague de chaleur a duré 8 jours au niveau national, elle s’est étendue sur 14 jours en Provence-Alpes-Côte d’Azur et jusqu’à 15 jours en Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie. « Sur l’ensemble de l’été, le sud-est du pays a connu plus de 30 jours en vague de chaleur, soit un jour sur trois le long des départements méditerranéens, notamment sur les Alpes-Maritimes, le Var, les départements corses et les Pyrénées-Orientales », ajoute Matthieu Sorel, également climatologue chez Météo-France.
De nouveaux records absolus battus
Durant l’été, de nombreux records de températures maximales ont été battus dans les 19 départements qui avaient été placés en vigilance rouge canicule par Météo-France, aussi bien en ville qu’à la montagne. « 49 % des stations ont battu un record absolu de température maximale, comme Carcassonne (11) avec 43,2°C, Lyon-Bron (69) avec 41,4°C, Toulouse-Blagnac (31) avec 42,4°C, Orange (84) avec 42,7°C et le Mont-Aigoual (30 – altitude 1 567 m) avec 30,4°C », partage Météo-France dans son bilan climatique de l’été 2023. Par ailleurs, 14 % de la superficie du territoire a été concernée par des températures supérieures à 40°C. C’est beaucoup plus que la moyenne 1991–2020 (3 %), mais moins qu’en 2022 (19 %) et que 2003 (33 %).
Aux côtés de ces records de températures, cet été a aussi été marqué par une parenthèse de fraîcheur relative du 30 juillet au 8 août 2023. Une dépression s’est installée sur le nord de l’Europe et les précipitations ont fait leur retour sur la plupart des régions. « Sur un large quart nord-ouest, on peut résumer cette période au fait que les précipitations ont été vraiment surabondantes et les températures anormalement fraîches, ce qui a donné une impression de période automnale », résume Christine Berne.
Des précipitations moyennes
Matthieu Sore explique que les précipitations sont « globalement conformes aux normales à l’échelle nationale et à l’échelle de la saison, mais cachent des disparités ». Les précipitations ont en effet été fréquentes en juin sur la moitié sud du pays, puis en juillet et en août sur le nord de l’Hexagone. Pour autant, on dénombre 19 vigilances orange pour orages et une rouge sur 5 départements de Franche-Comté (25, 39, 70, 90) et le Haut-Rhin (68), le 11 juillet. Cette vigilance rouge sur autant de départements est « un épisode inédit », marque Christine Berne.
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