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Les voitures, solution future au stockage de l’électricité ?

Posté le 27 mars 2013
par Matthieu Combe
dans Énergie

Les énergies renouvelables sont intermittentes et leur développement nécessite donc une solution efficace de stockage. Pour David J.C MacKay et Jeremy Rifkin, celle-ci passera par les voitures électriques ou à hydrogène !

Pour David J.C MacKay, Conseiller scientifique en chef au Département britannique de l’énergie et du changement climatique, la plus grande opportunité du stockage de l’énergie repose dans l’alliance véhicule électrique/énergies renouvelables.

Pour Jeremy Rikfin, fondateur et président de la fondation pour les tendances économiques, c’est dans l’alliance véhicule à hydrogène/énergies renouvelable. Ils défendent tous deux leur vision respectivement dans les livres « La troisième révolution industrielle » et « L’énergie durable, pas que du vent ! » .

En cas de pointe de la demande électrique, en période de calme de la production éolienne ou solaire, ou en cas de changements rapides de fourniture et de demande, il faut répondre en temps réel aux attentes du réseau.

On peut alors soit allumer une nouvelle source de puissance, soit « effacer » une source de puissance, soit les deux. La nouvelle source de puissance peut être une centrale à biomasse, un incinérateur de déchets ou une centrale hydroélectrique (on évitera dans le futur les centrales thermiques au gaz, au pétrole ou encore au charbon !) ou bien encore le déstockage d’électricité préalablement stockée.

L’effacement peut prendre différentes formes, c’est le rôle des opérateurs d’effacement pour diminuer la demande de pointe. Enfin, il n’existe pas aujourd’hui de méthode de stockage performante permettant de stocker plusieurs jours de consommation électrique en cas de non production d’électricité renouvelable. Cela pourrait être le rôle des véhicules électriques ou à hydrogène.

Une voiture pour stocker de l’électricité ?

L’adoption à large échelle des voitures électriques permettrait de jouer cette source de stockage. « Avec 3 000 nouveaux véhicules électriques diffusés à chaque fois que 3 MW d’éolien sont installés, et si l’on s’assure que les systèmes de recharge pour les véhicules sont intelligents, cette synergie pourrait bien résoudre une bonne partie du problème des fluctuations de l’éolien » propose David J.C MacKay.

L’accord entre énergies renouvelables et énergies renouvelables intermittentes pourrait être celui-ci : « sitôt garées, à la maison ou au travail, les voitures électriques pourraient être branchées à des chargeurs intelligents. Ces chargeurs intelligents connaîtraient à la fois la valeur de l’électricité (très demandée ou peu demandée), et les besoins de l’utilisateur de la voiture (par exemple, « ma voiture doit être à pleine charge à 7 heures du matin lundi matin »).

Le chargeur satisferait sagement les exigences de l’utilisateur en pompant de l’électricité lorsque le vent souffle, et s’arrêterait lorsque le vent tombe, ou lorsque d’autres types de demande apparaîtraient. Ces chargeurs intelligents fourniraient alors un service utile d’équilibrage du réseau, un service qui pourrait être rétribué financièrement. » propose David J.C MacKay dans son livre disponible en intégralité sur : withouthotair.com

Ce professeur de philosophie naturelle du département de physique de l’Université de Cambridge va encore plus loin.

En effet, si les batteries étaient échangeables facilement, elles pourraient être selon lui échangées dans des stations de remplissage qui auraient la responsabilité de recharger les batteries aux meilleurs moments. Elles réduiraient la pointe au maximum et utiliseraient les surplus d’électricité lorsque la production est maximale pour recharger les batteries.

Si c’est l’hydrogène qui s’avère être le futur, la même correspondance sera valable, l’hydrogène étant produit et stocké dans les piles à combustible lorsque l’électricité est disponible. C’est la vision défendue par Jeremy Rifkin.

L’hydrogène sera capital pour Jeremy Rifkin

Pour le président de la fondation pour les tendances économiques, il faut convertir tous les bâtiments en de véritables centrales personnelles qui fonctionnent grâce à la géothermie, au vent, au soleil et grâce à la transformation des déchets.

Quand des millions de bâtiments produiront des surplus d’électricité, ils les stockeront sous forme d’hydrogène.

Un système de programmation permettrait de revendre en partie ce surplus dans les zones qui n’ont pas d’électricité à un moment particulier en raison des intermittences de production. En ce sens, la technologie internet doit être utilisée pour créer un « internet de l’énergie ». La nouvelle infrastructure de rechargement des véhicules à hydrogène devra y être reliée. 

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique


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