Pour David J.C MacKay, Conseiller scientifique en chef au Département britannique de l’énergie et du changement climatique, la plus grande opportunité du stockage de l’énergie repose dans l’alliance véhicule électrique/énergies renouvelables.
Pour Jeremy Rikfin, fondateur et président de la fondation pour les tendances économiques, c’est dans l’alliance véhicule à hydrogène/énergies renouvelable. Ils défendent tous deux leur vision respectivement dans les livres « La troisième révolution industrielle » et « L’énergie durable, pas que du vent ! » .
En cas de pointe de la demande électrique, en période de calme de la production éolienne ou solaire, ou en cas de changements rapides de fourniture et de demande, il faut répondre en temps réel aux attentes du réseau.
On peut alors soit allumer une nouvelle source de puissance, soit « effacer » une source de puissance, soit les deux. La nouvelle source de puissance peut être une centrale à biomasse, un incinérateur de déchets ou une centrale hydroélectrique (on évitera dans le futur les centrales thermiques au gaz, au pétrole ou encore au charbon !) ou bien encore le déstockage d’électricité préalablement stockée.
L’effacement peut prendre différentes formes, c’est le rôle des opérateurs d’effacement pour diminuer la demande de pointe. Enfin, il n’existe pas aujourd’hui de méthode de stockage performante permettant de stocker plusieurs jours de consommation électrique en cas de non production d’électricité renouvelable. Cela pourrait être le rôle des véhicules électriques ou à hydrogène.
Une voiture pour stocker de l’électricité ?
L’adoption à large échelle des voitures électriques permettrait de jouer cette source de stockage. « Avec 3 000 nouveaux véhicules électriques diffusés à chaque fois que 3 MW d’éolien sont installés, et si l’on s’assure que les systèmes de recharge pour les véhicules sont intelligents, cette synergie pourrait bien résoudre une bonne partie du problème des fluctuations de l’éolien » propose David J.C MacKay.
L’accord entre énergies renouvelables et énergies renouvelables intermittentes pourrait être celui-ci : « sitôt garées, à la maison ou au travail, les voitures électriques pourraient être branchées à des chargeurs intelligents. Ces chargeurs intelligents connaîtraient à la fois la valeur de l’électricité (très demandée ou peu demandée), et les besoins de l’utilisateur de la voiture (par exemple, « ma voiture doit être à pleine charge à 7 heures du matin lundi matin »).
Le chargeur satisferait sagement les exigences de l’utilisateur en pompant de l’électricité lorsque le vent souffle, et s’arrêterait lorsque le vent tombe, ou lorsque d’autres types de demande apparaîtraient. Ces chargeurs intelligents fourniraient alors un service utile d’équilibrage du réseau, un service qui pourrait être rétribué financièrement. » propose David J.C MacKay dans son livre disponible en intégralité sur : withouthotair.com
Ce professeur de philosophie naturelle du département de physique de l’Université de Cambridge va encore plus loin.
En effet, si les batteries étaient échangeables facilement, elles pourraient être selon lui échangées dans des stations de remplissage qui auraient la responsabilité de recharger les batteries aux meilleurs moments. Elles réduiraient la pointe au maximum et utiliseraient les surplus d’électricité lorsque la production est maximale pour recharger les batteries.
Si c’est l’hydrogène qui s’avère être le futur, la même correspondance sera valable, l’hydrogène étant produit et stocké dans les piles à combustible lorsque l’électricité est disponible. C’est la vision défendue par Jeremy Rifkin.
L’hydrogène sera capital pour Jeremy Rifkin
Pour le président de la fondation pour les tendances économiques, il faut convertir tous les bâtiments en de véritables centrales personnelles qui fonctionnent grâce à la géothermie, au vent, au soleil et grâce à la transformation des déchets.
Quand des millions de bâtiments produiront des surplus d’électricité, ils les stockeront sous forme d’hydrogène.
Un système de programmation permettrait de revendre en partie ce surplus dans les zones qui n’ont pas d’électricité à un moment particulier en raison des intermittences de production. En ce sens, la technologie internet doit être utilisée pour créer un « internet de l’énergie ». La nouvelle infrastructure de rechargement des véhicules à hydrogène devra y être reliée.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
Cet article se trouve dans le dossier :
Quels défis pour l'industrie française ?
- La sécurité des infrastructures industrielles reste trop vulnérable aux attaques
- Des virus de plus en plus sophistiqués
- Les réseaux industriels sont confrontés à de multiples attaques et… contraintes
- Haithem Gardabou : « En matière de cybersécurité, les industriels sont en train de rattraper leur retard »
- Attaques informatiques : le hardware devient une cible
- Les failles de cybersécurité dites « 0-day » ne connaissent pas la crise
- CyberScore : des codes couleurs pour connaître le niveau de sécurité des sites
- L’Europe veut plus de sécurité dans les objets connectés
- Qu'est-ce que le métavers ?
- Philippe Fuchs : « Il ne faut être ni technophobe ni technophile par rapport au Métavers mais analyser sérieusement son intérêt et ses limites »
- Laval Virtual : les nouveaux horizons de la RA
- La réalité virtuelle en aide à la conception et à l’évaluation dans l’industrie
- Réalité et environnement virtuels : à quand leur acceptation comme outil de communication ?
- Industries : la formation en réalité virtuelle entre dans les habitudes
- La crise force l’industrie à la sobriété énergétique
- L'Etat et l'Europe au secours de l'industrie
- Prix de l’énergie : à qui la faute ?
- Europe énergétique : l'espoir d'une union ?
- Négawatt propose 50 mesures chiffrées de sobriété énergétique
- Les industriels français face à une situation énergétique "catastrophique"
- L’industrie circulaire, un modèle pour transformer l’industrie suivant les principes de l’économie circulaire
- Passer d'un modèle d'industrie linéaire à l'industrie circulaire, pourquoi est-ce une nécessité ?
- Repenser les modèles économiques pour pivoter vers une industrie circulaire
- Comment accélérer sa transition vers un modèle d’industrie circulaire ?
- Déprogrammer l’obsolescence grâce à l'écoconception
- Une plateforme de vente pour les stocks dormants de pièces de maintenance industrielle
- 5 secteurs industriels ciblés pour tenter de relocaliser
- Composants électroniques : « Il faut favoriser l’émergence d’un fournisseur européen de haut niveau »
- « Développer des outils de production modulaires et délocalisables »
- Penser l'après Covid-19 : vers quels modèles économiques se tourner ?#3 Entre relocalisation et résilience
- Rôle de la relocalisation sur le développement durable
- De la réalité virtuelle aux métavers : finalités et usages
- Faire carrière dans l'industrie en France : les entreprises recrutent
- L’intrapreneuriat dans l’industrie : un pari gagnant !
- Métiers et compétences : les nouveaux besoins de l’industrie
- Les enjeux de la réindustrialisation au regard de la situation actuelle
Dans l'actualité