Une étude suisse dénonce le faible intérêt des véhicules hybrides rechargeables pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre sur les routes montagneuses. Elle propose d’interdire rapidement la technologie du marché suisse.
« Les véhicules hybrides plug-in sont très éloignés de leurs promesses et ne présentent que de très légers avantages (voire aucun) par rapport à une voiture thermique conventionnelle », estime une nouvelle étude d’Impact Living, réalisée à la demande des autorités valaisannes. Cette entreprise, qui se présente comme assistant maître d’ouvrage, propose donc « d’éliminer cette technologie rapidement du marché des nouvelles immatriculations pour atteindre les objectifs climatiques ».
En Suisse, l’hybride rechargeable serait « une arnaque »
L’étude s’est intéressée aux apports de la technologie dans le cadre de la topographie suisse, particulièrement montagneuse. Dans le canton du Valais où ont été menés les tests, les performances réelles des véhicules hybrides rechargeables restent loin des promesses des constructeurs. Ainsi, Impact Living a mesuré + 116 % d’émissions par rapport aux données des constructeurs (cycle WLTP) alors que le surplus d’émissions n’atteint que 26 % par rapport aux données constructeurs pour les véhicules thermiques en conditions similaires.
« La procédure d’essai WLTP s’applique très bien aux véhicules conventionnels à combustion, mais ne reflète absolument pas la consommation réelle des véhicules hybrides plug-in », alerte Impact Living. Marc Muller, ingénieur en énergies, et coauteur de l’étude, a déclaré à la Radio télévision suisse (RTS) que ces véhicules sont « une arnaque aux normes CO2, aux objectifs climatiques et aux consommateurs ! ». Avant d’ajouter : « Les véhicules hybrides sont souvent annoncés par les constructeurs comme des véhicules à 1,5 à 2,5 litres aux 100 kilomètres, mais dans la réalité, ils consomment entre 4 et 7 litres, comme des véhicules diesel ».
Des seuils à peine respectés
L’Union européenne et la Suisse imposent des limites d’émissions de CO2 pour les véhicules neufs. Depuis 2021, ces seuils reposent sur la procédure WLTP et s’élèvent à 118 grammes de CO2 maximum par kilomètre pour les voitures de tourisme. Cette valeur cible correspond à celle qui s’appliquait précédemment dans le cadre du cycle NEDC et qui s’élevait à 95 grammes de CO2 par km pour ces mêmes véhicules.
« Les valeurs mesurées montrent que la moyenne des véhicules hybrides mesurés atteint tout juste la valeur de 118 grammes de CO2/km » mesure l’étude. Ainsi la technologie ne devrait pas permettre de répondre aux futures valeurs cibles. Les auteurs imaginent peu probables des avancées technologiques suffisantes pour y parvenir.
L’étude estime finalement que l’achat d’un véhicule hybride provient souvent d’une crainte de tomber en panne et d’un manque de connaissance des nouvelles technologies électriques. Les auteurs proposent donc « d’orienter le fonds de soutien valaisan dans le renforcement des infrastructures de recharge publique, la sensibilisation de la population à propos des véhicules électriques ainsi que l’utilisation des bornes et dans la participation à l’acquisition d’une borne de recharge ou d’un véhicule électrique ». À la suite de ce rapport, le canton du Valais a supprimé les subventions aux véhicules hybrides rechargeables.
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE