On pourrait craindre que les objectifs de développement durable, ou de décarbonation soient relégués au second plan, faute de pouvoir investir. Selon Siemens, il ne faut pas craindre le pire, car investir dans la transition énergétique et le développement durable représente aussi des avantages commerciaux importants pour les industriels.
Une conjoncture compliquée pour les industriels
Si cette transition est absolument nécessaire, pour rendre l’industrie « plus durable », la volatilité actuelle des marchés et l’incertitude économique sont souvent des obstacles à l’investissement. Il est vrai que depuis la pandémie de COVID-19, les industriels sont en permanence confrontés à de nouvelles difficultés.
- L’approvisionnement en pétrole et en gaz est gravement perturbé, ce qui impacte autant les prix de l’énergie que la fabrication des produits dérivés du pétrole (plastiques, produits chimiques, etc.).
- Le coût des matières premières et les frais d’expédition augmentent.
- Les taux d’intérêt sont à la hausse, notamment en raison de la pression inflationniste.
- Les tensions géopolitiques perturbent les chaînes d’approvisionnement déjà fragilisées par le COVID-19.
- Les chaînes d’approvisionnement se réorganisent et de nouvelles sources et voies d’approvisionnement devront être trouvées, en particulier pour certaines matières premières ou certains produits.
Un financement intelligent peut aider à atteindre les objectifs de durabilité
L’étude conduite par Siemens Financial Services (SFS) montre comment le financement intelligent permet d’investir dans des technologies durables, qui réduisent les déchets, minimisent la consommation de ressources et d’énergie, améliorent la productivité, utilisent moins de matières premières, etc.
Par ailleurs, elle met en avant 4 leviers permettant d’aller vers plus de « durabilité » avec la finance intelligente :
- favoriser l’investissement dans les technologies durables, en harmonisant les modalités de financement souples ;
- améliorer la gestion de la trésorerie, par des programmes de financement adaptés aux besoins de trésorerie de chaque fabricant ;
- rendre la transition financièrement viable, en lissant les modalités pour gérer les transitions onéreuses d’un environnement de production à un autre ;
- aider les fournisseurs de technologies durables à assister leurs clients, en intégrant la finance intelligente en tant que partie d’une proposition globale pour faciliter l’investissement du client dans les meilleures solutions durables possibles.
L’exemple Energy-as-a-service
Le concept d’énergie en tant que service permet un financement à budget neutre, voire positif, de la transformation énergétique. Selon SFS, cette technique de financement intelligent permet au fabricant de compenser les économies d’énergie pour financer la solution ou l’infrastructure nécessaire.
Il s’agit donc d’une option de financement avec lequel l’industriel paye pour avoir des résultats : il effectue un paiement régulier (mensuel ou trimestriel) en fonction des économies réalisées, ce qui produit un avantage opérationnel net.
Selon SFS, les principaux fabricants déploient déjà des financements intelligents de ce type auprès de fournisseurs spécialisés afin d’investir dans des technologies durables tout en conservant une certaine souplesse commerciale.
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