Dans un nouveau rapport, le think tank financier Institute for Energy Economics and Financial Analysis (IEEFA) et l’ONG Oil Change International montrent comment les scénarii de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) orientent les gouvernements vers des politiques énergétiques incompatibles avec l’accord de Paris sur le climat.
À travers ses scénarii énergétiques, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) oriente les décisions énergétiques de 30 pays. Un nouveau rapport a passé au crible ces scénarii et ses conclusions sont accablantes. Si le scénario de référence de l’AIE (« New Policies Scenario ») est mis en œuvre, il entraînerait la consommation de l’intégralité du « budget carbone » restant pour limiter le réchauffement à 1,5°C dès 2022. Dès 2034, le budget pour le limiter à 2°C serait dépassé. En cause, des investissements dans le pétrole et le gaz beaucoup trop élevés : entre 11,2 et 13,8 billions de dollars sur la période 2018-2040, incompatibles avec l’Accord de Paris. Plus des trois quarts des investissements recommandés dans ce scénario sont incompatibles avec l’accord de Paris.
En plus de son scénario principal, l’AIE fournit un « scénario de développement durable » (2DS) plus ambitieux. Le profil des émissions donne 50 % de chances de limiter le réchauffement climatique à 2 °C en 2100. Si les voies d’émission sont plus ambitieuses, le rapport constate que ce scénario ne correspond pas non plus aux objectifs de l’Accord de Paris. Celui-ci épuiserait le budget carbone pour limiter le réchauffement à 1,5°C dès 2023, et celui pour atteindre les 2°C dès 2040.
« L’AIE promeut une vision de l’avenir où le monde reste dépendant des combustibles fossiles, dénonce Greg Muttitt, directeur de recherche chez Oil Change International. Les 30 pays membres de l’AIE ont tous signé l’Accord de Paris, donc l’AIE devrait les aider à atteindre leurs objectifs en matière de climat et non les freiner ». Les auteurs appellent donc l’AIE à définir un nouveau scénario central qui réponde à ces objectifs dans son prochain rapport World Energy Outlook.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
L’AIE ne promeut rien, il constate. Le GIEC/IPCC est dans le déni de réalité et dans un espace-temps surréaliste, alors que l’AIE connaît les projets en cours et les projets prévus. La somme des « engagements » de l’accord de Paris n’est pas une diminution, mais une augmentation conséquente, notamment parce que les pays en développement ont besoin beaucoup de centrales thermiques pour disposer d’une électricité pilotable, fiable et compétitive. Face à ce constat, Fabius et sont équipe ne pouvaient donner les chiffres des engagements et, pour sauver les meubles, ils ont trouvé une parade : plutôt que de parler d’engagements de réduction dans les émissions de CO2, ils ont défini un objectif d’augmentation de température à ne pas dépasser : +2°C. Il est évident que, si l’on accorde du crédit à la pseudo-science du GIEC/IPCC et si l’on considère que le CO2 a une action mesurable sur la température, cet objectif est surréaliste et ne pourra être tenu.
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