Le robot Pepper, développé par l'entreprise française Aldebaran, filiale de l'opérateur de télécoms japonais Softbank, fascine dans les magasins branchés de Tokyo. Conçu pour être un compagnon vivant parmi les humains, il préfigure le marché de la robotique grand public de demain.
Au Japon, le robot Pepper fait l’accueil dans les magasins SoftBank Mobile et aide les vendeurs à vendre les machines à café de Nestlé. Il est également vendu à des développeurs depuis février, afin qu’ils créent le maximum d’applications avant sa commercialisation grand public. Le robot sera proposé dès le mois de Juin au Japon autour de 198 000 yens (environ 1467 euros). Pepper va ainsi permettre de démocratiser les robots beaucoup plus que Nao ne l’a déjà fait. Il faudra néanmoins attendre encore quelques mois avant de voir le robot débarquer sur le marché français.
Pepper est programmé pour reconnaître les émotions de ses interlocuteurs et adapter son comportement en fonction. « Ce robot est capable de capter à peu près correctement dans quel état émotionnel est son interlocuteur, en faisant de la reconnaissance faciale, mais aussi en faisant du traitement du signal sur la voix », précise Jean-Claude Heudin, Directeur de l’Institut de l’Internet du Multimédia, expert des robots et des avatars. Il adapte ainsi son registre pour communiquer au mieux avec vous ou vous remonter le moral.
Des catalogues d’applications, comme sur smartphones
Sur le site d’Aldebarran, il est indiqué que « Capable de s’adapter et de s’améliorer, il sera bientôt capable d’aller chercher de nouvelles applications pour vous surprendre et vous divertir!». Cela préfigure le marché de la robotique de demain.
« Si les robots se développent, il y aura des Appstore pour robots » prévient Jean-Claude Heudin . Pepper est déjà une machine universelle : le robot ne coûte pas cher, mais il faudra télécharger des applications pour ajouter de nouvelles fonctionnalités. « A terme, le marché visé est de l’ordre du smartphone. Vous pourrez acheter votre propre robot humanoïde à un prix défiant toute concurrence, un peu comme les smartphones, qui sont sponsorisés par certains opérateurs. Le modèle économique sera plutôt dans le développement d’applications et de téléchargement pour des applications particulières : baby-sitter, gardien de malade, assistance d’accueil, etc. », prévient Jean-Claude Heudin. Cela bien évidemment, à condition que les robots soient acceptés dans l’ensemble des foyers, comme cela a été le cas avec les smartphones.
Google, futur leader des applications pour robots?
Google a toujours un coup d’avance. Leader avec son système d’exploitation Android et son moteur de recherche incontournable, Google a racheté les principaux laboratoires de robotique aux Etats-Unis et investit largement dans le domaine.
« C’est un investissement dans la prochaine révolution pour se positionner sur des marchés futurs importants », assure Jean-Claude Heudin. Après la révolution des objets connectés,« Google a très envie de rester leader dans les systèmes d’exploitation et, les robots, c’est un peu l’ultime machine connectée», prévient-il. « Son ambition est de faire en sorte qu’Android devienne l’iOS des objets connectés et des robots, lorsqu’il y en aura partout », juge-t-il.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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