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COP27, réchauffement climatique, fonds de soutien

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Les pertes et dommages, victoire « historique » de la COP27 !

Posté le par Matthieu Combe dans Environnement

L’Iddri dresse le bilan de la COP27 qui s’est achevée le dimanche 20 novembre à Charm el-Cheikh en Égypte. L’institut soulève une victoire « historique » sur la question des pertes et dommages, et pointe les nombreux défis à venir.

Après de longues et intenses négociations, la décision obtenue le dimanche 20 novembre à l’issue de la COP27 de Charm el-Cheikh, en Égypte, s’accorde sur la création d’un fonds sur la question des pertes et préjudices liés aux dommages déjà existants du changement climatique. Il s’agit d’« un accord historique », soulève Lola Vallejo, directrice du programme climat de l’Iddri, même si elle reconnaît qu’« il reste beaucoup à faire pour éviter que le fonds ne reste une coquille vide ». Une quarantaine de pays se sont pour l’instant engagés à mobiliser plus de 350 millions de dollars dans ce fonds. Un comité de Transition doit être nommé d’ici au 15 décembre prochain.

Une longue attente sur les pertes et dommages

Les pertes et dommages étaient notamment une demande des petits États insulaires au sein de la Conférence Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques depuis 1991. La demande devenait un point bloquant des négociations avec la hausse de la mobilisation des pays du G77 et de la société civile sur la justice climatique, et la reconnaissance de cette dette climatique par le dernier rapport du GIEC.

La COP27 a aussi vu l’opérationnalisation du Réseau de Santiago, « un réseau lancé à la COP25 qui vise à catalyser l’assistance technique pour les pertes et dommages », relève Lola Vallejo. Ce réseau a notamment vocation à aider les pays à évaluer leurs besoins et à les connecter avec des organisations appropriées.

Des besoins qui se chiffrent en centaines de milliards

« Historiquement, les financements climat étaient uniquement pour l’adaptation et l’atténuation, rappelle Lola Vallejo. On est en train de créer un troisième pilier : les financements sur les pertes et dommages, c’est-à-dire faire face aux effets du changement climatique déjà réalisés. » Les pays développés s’étaient ainsi engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an à destination des pays en développement sur la période 2020-2025. Si cet engagement ne devrait pas être atteint avant 2023-2024, la question se pose déjà :  quel montant viendra remplacer les 100 milliards au titre de l’atténuation, de l’adaptation et des pertes et dommages ? La réponse est loin d’être trouvée.

En début de COP27, le rapport « Financement de l’action climatique : accroître les investissements en faveur du climat et du développement » a toutefois donné une idée des besoins. Présidé par Vera Songwe et Lord Nicholas Stern, il montre que les marchés émergents et les pays du sud – hors Chine – ont des besoins d’investissements de l’ordre de 2 000 milliards de dollars par an, dont au moins 1 000 milliards devront venir de financements internationaux privés et publics.

Par ailleurs, la réussite du partenariat pour la transition énergétique juste (Just Energy Transition Parnership – JET-P) annoncé à Glasgow avec l’Afrique du Sud a donné naissance à un nouveau JET-P avec l’Indonésie annoncé à Charm-el-Cheick. « C’est une enveloppe de 20 milliards de dollars, contre 8,5 milliards pour l’Afrique du Sud, à moitié de source publique et moitié de source privée », partage Sébastien Treyer, directeur de l’Iddri. Ce type de partenariats pourrait se multiplier selon l’expert.

Finalement, Lola Vallejo nous éclaire sur l’articulation entre ces différentes promesses « Les jet-P sont souvent des contributions qui sont incluses dans la promesse des 100 milliards, car cela fait partie de la finance climat. Les 350 millions sur les pertes et dommages sont aussi des fonds déjà comptés dans le décompte des 100 milliards, car on ne s’est pas encore mis d’accord sur à quoi correspondent ces financements pertes et dommages. » Le défi principal reste donc bien de multiplier l’enveloppe globale de la finance climatique pour l’après-2025.

Peu d’avancées sur l’ambition des émissions

La question des pertes et dommages va devenir capitale puisqu’« il y a un échec collectif actuellement à l’atténuation », note Lola Vallejo. La COP27 devait être le lieu de discussions techniques pour accroître l’ambition sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le déblocage des négociations sur les pertes et dommages était un préalable à des avancées sur cette question. Dans ces conditions, « il était difficile d’attendre des résultats, la COP27 a plutôt été une préparation du bilan mondial à la COP28, à mi-chemin entre 2015 et 2030 », partage Sébastien Treyer. Le secrétaire général de l’ONU prévoit ainsi un sommet de l’ambition climatique en 2023 pour les avoir des annonces sur de nouveaux engagements en amont de la COP28.

Sur ce sujet, les négociations ont principalement abouti à une répétition des objectifs adoptés à Glasgow : diminuer le recours au charbon et se débarrasser des subventions aux énergies fossiles inefficaces. L’événement a aussi maintenu vivant l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici la fin du siècle.

« La déclaration finale a manqué de mentionner le besoin de sortie de l’ensemble des fossiles, c’est-à-dire parler pour la première fois du pétrole et du gaz, malgré une très large coalition de pays dont l’Inde, le groupe AOSIS (petites îles en développement), l’Union européenne et de gros pays producteurs de pétrole et de gaz – les États-Unis, le Canada et la Norvège », regrette Lola Vallejo. Elle poursuit : « La position de l’Inde est très intéressante : elle critique le focus sur le charbon, une énergie dont dépendent beaucoup l’Inde et la Chine, et dénonçait le fait que les pays développés se cachent derrière le fait qu’on ne parle pas du pétrole et du gaz, des énergies dont ils sont grands producteurs et consommateurs. »

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Posté le par Matthieu Combe


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